Degrés de force

On n’arrête plus les progrès de la science ! Celle-ci vient de découvrir qu’il fait froid en hiver ; tellement froid que la presse n’hésite plus à parler de « vague de froid » dès que les températures se rapprochent de 0, et de « glaciales » dès qu’elles sont à peine négatives.

Il est vrai que les températures hivernales en hiver sont plutôt anormales, comme le sont les températures estivales en été, la science a prouvé qu’elles sont caniculaires dès qu’elles dépassent 25 degrés.

On nous parle de températures appréciées à l’aune des “normales de saison”. On oublie de nous préciser comment ces « normales de saison » sont établies, sur quelle période de temps, sur quelle étendue ?

S’il fait -10° entre le 15 janvier et le 15 février pendant 10 ans, suivi d’une période de +10° entre le 16 février et le 16 mars, on en déduira que la température normale de saison entre le 15 janvier et le 16 mars est de zéro. Chaque variation d’un petit degré, à la hausse comme à la baisse, sera en décalage avec la « normale de saison »… du moment.

On a pu entendre ces jours-ci qu’il y avait eu des températures de 2 à 3 degrés en dessous des normales de saison, lesquelles ont été actualisées en 2020 pour la période 1990-2020, la plus chaude que nous ayons connue en France. Par conséquent, et sans être sorti de Saint-Cyr, les variations actuelles ressemblent fortement à des températures simplement normales. C’est ce qu’on appelle faire d’une exception la règle.

Depuis que la Terre existe ou, plus modestement, depuis que l’Être humain s’intéresse à peu près sérieusement à l’évolution du climat (la variation des températures n’étant qu’un paramètre parmi d’autres), on sait que parler de “températures normales” est aussi fiable que de parler d’homme fidèle ou de politicien honnête.

Dans son histoire, le climat a subi de nombreux soubresauts et non des moindres. On oublie que notre petit monde contemporain est sorti de ce que l’on a appelé le « petit âge glaciaire » au début des années soixante. Les moyennes évoluent au fur et à mesure des changements et de la qualité des instruments de mesure.

Il n’y a pas plus de  » température normale » que de taille normale pour quoi que ce soit sur une période longue. ( La Directrice de publication me prie de préciser que, pour certaines choses, il convient de relativiser le propos).

Avec la définition, tous les vingt ans, de nouvelles « normales de saison », en peignant en rouge les cartes météo dès que les températures approchent des 30° tandis que, dans la même année, on bat des records de froid à plusieurs endroits du globe, il n’est pas certain que les incantations pavloviennes sur le réchauffement climatique dès le moindre pet de travers de la météo parviennent à convaincre, encore moins à éveiller les consciences.

L’éveil a besoin de calme, de sérénité, de constance.

OT

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