Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le sabre et le goupillon

Pour Poutine, c’est la revanche du passé soviétique sur le présent. Le parcours dans les coulisses d’une histoire mal relue et mal vécue a façonné l’idéologie rétrograde de cet Homo soviéticus créé par la culture maladive du KGB, son alma mater.

L’ambiance de cette officine de la mort programmée pour les opposants est celle de la pègre pour qui la vie humaine n’a aucune valeur. La question de l’adhésion religieuse orthodoxe se pose : soi-disant converti en 1996, pour Poutine tous les moyens sont bons. Son adhésion ostentatoire ne prouve en rien qu’elle soit chrétienne. C’est la posture d’un assassin programmant par tous les moyens d’intoxication. En langage russe : cela s’appelle la pravda, la vérité ! Ses généraux cuirassés de médailles comme de vulgaires polichinelles ont fait leurs preuves dans l’assassinat de masse de civils en Tchétchénie, en Syrie, en Géorgie, en Ukraine. Quant à être confronté à une vraie bataille contre des patriotes, c’est un autre match où ceux qui gagnent sont ceux qui croient en leur pays. L’église orthodoxe russe se démarque de même des autres religions. Le patriarcat de Moscou, autre agence du FSB, n’envoya personne au sommet inter-religieux de San’Egidio. Pour Vladimir Goundiaïev, né à Leningrad, devenu le patriarche Kyrill, et le FSB, la paix compte moins que la victoire de la Russie contre l’Occident jugé satanique : c’est une vision nationaliste de la religion. Portant barbe blanche et coiffé d’un koukoulion, le couvre-chef des moines orthodoxes, symbole de spiritualité et de charité, le patriarche décide que l’Ukraine n’est pas une nation. Après la visite du patriarcat de Moscou à Marioupol pour « inspection », tous les livres de la bibliothèque furent confisqués et incendiés dans la cour de l’église orthodoxe russe Petro Mohyla. Serait-ce une vengeance de l’institution sacerdotale sur l’ancienne Église affiliée ? Compte tenu du soutien actif de Kirill à la guerre menée par Poutine, un conseil synodal de l’Église orthodoxe ukrainienne a partagé un texte fin mai où il est instauré l’« autonomie et l’indépendance totales » de l’Église de Kiev vis-à-vis de Moscou. Quand Poutine fait référence aux Evangiles, il ne fait que construire une fausse image de lui : tchékiste un jour, tchékiste toujours. Dans cette manœuvre de récupération, nous retrouvons la copie de Staline qui, après la destruction de l’Eglise orthodoxe et l’assassinat de milliers de prêtres, relança cette même Eglise à travers l’agent du KGB enregistré dès 1972 sous le nom de code «Mikhaïlov»: le patriarche Kyrill devenu un rouage de sa manœuvre idéologique, ultranationaliste et impérialiste. Les outils sont traditionnels de la maffia : peur et corruption.

Combien de politiciens européens ont été achetés ! Il est vrai que les leçons de Machiavel sont immuables quand on parle du personnel politique : exploiter les faiblesses, les peurs et les envies des autres ! Le vorvzakone : voleur dans la loi, Poutine sait jouer la sérénade pour en recruter. Cela marche quand on les voit l’applaudir. Que dire de ces dirigeants qui font la guerre sans avoir jamais tenu une arme en main ? Les anciens comme de Gaulle, Eisenhower, Churchill ou Adenauer connaissaient l’histoire. Ceux d’aujourd’hui savent manipuler un texto. Les réactions sur la menace nucléaire ne s’apprennent pas à l’ENA, mais à l’Ecole Supérieure de Guerre.

Ne comptons pas trop sur l’attitude des Occidentaux lors des prochaines négociations de paix. Seuls, les Ukrainiens refuseront à juste titre les pourparlers afin de ne pas baisser pavillon parce qu’eux savent pour quoi ils se battent.

Quant à la polémique sur humilier ou pas la Russie, la réponse doit être en rapport avec le tragique d’un peuple : il faut une position claire et imprescriptible pour punir ce malfrat russe qui veut jouer au grand en apportant destruction, mort et malheur. La leçon doit être à la hauteur de ses crimes avérés contre l’humanité, de la politique impérialiste russe d’un temps révolu pour conquérir et briser un autre peuple. Quand je pense à Poutine, Frédéric Nietzsche me dit : Les singes sont bien trop bons pour que l’homme puisse descendre d’eux.

Pour ceux qui connaissent l’Histoire, nous sommes aujourd’hui dans le bunker d’Adof Hitler à Berlin à la fin du III° Reich allemand. Au fait, comment écrit-on cyanure en russe ?

Gérard Cardonne

Reporter Sans Frontières

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn