Elle le regarde en silence, attentive à chaque détail, presque figée, comme une panthère à l’orée du désert, observe son cou offert, écoute les nuances de sa voix, observe son regard traînant, la lumière de ses dents, la forme de ses lèvres, les nuances subtiles et étranges de son regard, la forme de son visage, la texture de sa peau, la forme infinie de ses mains.
Elle le regarde sans arrêt. Arrêt. Elle se l’accapare par le regard. Elle le possède. Elle est possédée. Obsédée. Elle n’est que trouble. Elle n’ose plus parler. Un mot pourrait dévoiler les images contre lesquelles elle se bat, elle essaie. Hantée. Elle se bagarre pour oublier. Elle avance en elle et se hait. Elle pleure.
Et puis, elle éclate de rire.
Alors, c’est donc cela le désir, une lente et permanente dépossession de soi, de sa volonté, un jaillissement, un torrent d’émotions incontrôlées et affamées, une chute, une course effrénée, un rut, une spirale, une joue trop pâle, un appel irraisonné, un vouloir sans fin qui nous échappe … ?
Martine SDY BENZAQUEN®️