Zelensky de descente

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Amnesty International de «tenter d’amnistier l’État terroriste» de Russie, après qu’elle a reproché à Kiev de mettre en danger des civils dans le cadre de la guerre. Pour lui, Amnesty International «transfère la responsabilité de l’agresseur à la victime»

Amnesty, qui s’est tout de même sentie obligée de s’excuser d’avoir contrarié les Ukrainiens, a  maintenu le contenu de son rapport publié après une enquête de quatre mois, dans lequel elle accuse l’armée ukrainienne d’établir des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques depuis des zones peuplées, ce qui revient à violer le droit humanitaire international et toutes les conventions internationales. Ces révélations sont confirmées par des habitants qui ne comprennent pas pourquoi leur propre armée tire depuis des zones peuplées.

Il est assez cocasse de voir que, soudain, Amnesty est soupçonnée de parti pris par ceux qui jusqu’ici ne juraient que par elle…

Là encore, on ne peut pas dire qu’on ne nous avait pas prévenu, à l’instar de Cécile Dubernet, enseignante-chercheuse à L’Institut Catholique de Paris, qui évoquait les inquiétudes que faisait naître l’attitude du gouvernement ukrainien, tendant à surexposer sa population civile au risque d’effacer la frontière entre civils et militaires, avec des conséquences potentiellement désastreuses.

Il n’est pas interdit de rire lorsqu’on nous parle des « règles de la guerre », comme s’il pouvait y en avoir… « A la guerre comme à la guerre » dit la sagesse populaire, c’est-à-dire que tout est permis et les belligérants, quels qu’ils soient, ne s’en privent jamais.

En plaçant des unités de combat dans des écoles et des hôpitaux, Zelensky sait parfaitement ce qu’il fait ; il s’assied allègrement sur les conventions internationales. D’ailleurs, pourquoi se gêner ? Il exhorte bien les andouilles européennes à se priver du gaz russe pendant que son pays continue non seulement à en importer mais, en plus, à toucher les royalties pour le gaz qui y transite.

Zelensky prend les occidentaux pour ce qu’ils sont, qui ne voient en lui qu’un héros désintéressé. Son jeu de scène confine à la schizophrénie : il surjoue colère feinte et larmes de crocodile, au gré du public à tromper. En agissant de la sorte, il rend un service que Poutine n’attendait pas : prouver qu’il est un pantin.

S’imaginer qu’en prenant la pose sur des écrans de cinéma, à Cannes ou dans Vogue (!), il influencera qui que ce soit, est une insulte à l’intelligence la moins évoluée ; c’est prendre le citoyen occidental pour une bille, c’est confondre mode de vie et capacité de réflexion.

Poutine fait la même erreur comme, du reste, les ayatollahs du tout sanitaire au moment de la Covid. Ils s’imaginent que la déliquescence apparente des mœurs est la preuve d’une atonie intellectuelle définitive des occidentaux et qu’il suffit, dans un cas, d’alimenter leur sensiblerie pour leur faire accepter n’importe quoi et, dans l’autre, de jouer au gros dur pour les impressionner et les faire plier.

C’est oublier que les peuples ont une mémoire, notamment les « vieux » peuples. On a tendance, en Orient, à ne jamais se méfier de l’eau qui dort.

Le propos n’est pas, ici, d’absoudre Poutine et son armée, encore moins de fermer les yeux sur le désastre de la guerre et les comportements inhumains malheureusement habituels, mais force est de constater que la cause ukrainienne n’est défendue que par une poignée de pieds nickelés, représentés – et non dirigés – par un clown qui, d’ailleurs, avait été mis en place pour la seule chose qu’il sache faire : le clown. Il n’est pas certain qu’on aidera efficacement les ukrainiens en persistant à ne pas voir toutes les facettes de la réalité : la corruption hors normes et à tous les étages, l’idéologie de certaines factions proches du pouvoir, le traitement infligé aux populations du Donbass et le non-respect des accords internationaux, sans parler des batteries de missiles de l’OTAN pointées vers l’Est.

OT

« La guerre? Un constat d’échec. » (Jean-Paul Lebourhis / L’Exil intérieur).

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