Vingt-quatre heures

C’était il y a vingt-quatre heures. Déjà, je m’en souviens comme si rien n’avait jamais existé. Comme si j’avais toute seule tout inventé. 

Pourtant, non … 

Cela a duré. Vingt-quatre heures. Il est reparti dans son pays. L’avion permet aux libres de danser sur les ponts de la vie.

Vingt et quatre heures de petits baisers, doux et légers comme si nous avions passé nos vies à être amis. 

Pas de corps emmêlés, très peu de mots prononcés. Quelques courants d’air de vie évoqués.

Le lendemain, au soleil, au grand jour. Savoir qu’on n’a ni le temps ni le droit de se parler d’amour. Il doit s’en aller le jour d’après. Il s’appelle Shimei. 

Il me dit dans sa langue que je suis belle et je le trouve bleu comme ses yeux. 

Il est cent fois plus jeune que moi. 

Il m’a embrassée sans me parler. Immédiatement. Spontanément. Parfois, les âmes se connaissent d’une autre existence; on s’était déjà tout dit.

On s’est dit « au revoir », aussi. 

Vingt-quatre heures. Merci. Il danse loin d’ici. Moi, je réfléchis à ce que j’ai appris.

On attire de ce que l’on est. On se reconnaît. Les années que l’on a, que l’on est, sont sans effet. Les mots, inutiles, futiles. L’intensité, la joie, l’amitié, c’est immédiat ou ça ne vient jamais. 

On attire qui l’on est à un moment donné. Nos vibrations appellent, pas notre cerveau. Une histoire d’âmes, pas toujours de peaux. 

C’est pour ça que les rencontres, c’est vraiment beau …

Martine Benz. [Divine Marquise]®️

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