Grabat, le fils de pauvre
Chapitre XIV
« Il existe un lien entre la pauvreté et le dysfonctionnement du cerveau. Le stress lié à une enfance dans la pauvreté peut être un mécanisme sous-jacent, qui entre en compte dans la relation entre la pauvreté en tant qu’enfant et la façon dont le cerveau fonctionne à l’âge adulte.*
Grabat répétait souvent :”Je suis un fils de pauvre.”
Grandir comme Grabat dans la pauvreté développe un stress chronique et altère le cerveau, selon la sensibilité et l’équilibre des individus. Grabat vivait sous un stress quotidien accompagné d’une difficulté constante à gérer ses émotions négatives ses peurs, ses paniques, son agoraphobie, son anxiété, son agressivité liées à une dépression profonde qui prenait toujours le dessus sur son libre arbitre.
Grabat se plaignait chaque jour depuis des mois, de son état de santé physique et psychique. Il racontait souvent sa pauvreté et sa culpabilité de ne pas avoir aidé sa famille. Il était amer lorsqu’il parlait de son père qui n’avait pas vu sa réussite et curieusement, il ne parlait jamais de sa mère.
A travers son récit, Ovate devinait son complexe d’infériorité, parfois même, une certaine jalousie de ceux qui avaient mieux réussi que lui. Cet homme portait sur ses épaules toutes les frustrations du monde. Ceux qui ont grandi dans un environnement pauvre comme Grabat, sont sujets à des complexes d’infériorité, à des peurs de la foule et des bruits… Plus leur stress s’aggrave lorsqu’ils grandissent, plus ils sont confrontés à des handicaps de plus en plus lourds qui affaiblissent le contrôle de leurs émotions.
Grabat avait rencontré de grandes difficultés à s’adapter aux défis de toutes sortes à l’âge adulte. Il répétait souvent : « J’ai beaucoup, beaucoup travaillé ça n’a pas été facile. J’étais fauché, je n’avais même pas assez d’argent pour me payer un café ».
Pour s’élever au sein de l’échelle sociale, il fallait faire des études, passer des examens, avoir des diplômes, construire un réseau amical et professionnel. Pour les pauvres, la réussite exige beaucoup plus d’efforts que pour les autres. Grabat confiait tout cela à Ovate, avec les yeux plein de tristesse pour le jeune homme qu’il avait été, et qui avait fait tant de sacrifices pour aboutir à une vie qui ne lui convenait pas.
Une étude révolutionnaire publiée dans Science démontre que : “ La contrainte due à la pauvreté réduit d’une manière draconienne la fonction cognitive dans l’instant présent. Cette étude a démontré que la pauvreté usurpait notre « débit mental » – nous avons moins de capacité et de temps pour examiner les problèmes complexes tant nous sommes consumés par le stress”.*
C’est exactement ce que décrivait Grabat : « Pour le moment j’ai besoin de me reconstruire, il faut que je respire. Je ne supporte pas le monde, ni mon entourage, j’étouffe. » il était à lui seul une cascade de problèmes physiques et psychologiques.
« Il ne faut pas que tu oublies que tu es la seule à qui je raconte mes douleurs et mes tracas, je n’ai jamais rien dit à personne. Je t’ai tout confié, tu es la seule avec laquelle je n’ai pas à donner le change. Personne d’autre ne comprend ma souffrance. Tu es la seule qui m’accepte tel que je suis ».
Il avait raison de penser et de dire que l’Ovate l’avait accepté tel qu’il était, et qu’elle ne refusait jamais de l’aider. Il avait de la chance Grabat, il venait de se trouver sa mère Theresa privée, sa confidente, son énergie, son souffle, son amour, la femme de sa vie, son kdo du ciel par l’opération du Saint Eprit virtuel. Avé Google. Elle consentait à l’écouter pleurer, il ne riait jamais, ne plaisantait jamais, il n’était préoccupé que par son cul qui le poursuivait, et par sa descente psychique aux enfers.
Même s’il faisait l’unanimité d’une antipathie de groupe. Elle avait du mal à couper le cordon invisible qui la liait à ce personnage sans panache, dans un état physique et moral désespéré. Elle consentait à le laisser vivre cet amour fantasque qu’il n’assumait pas. Elle ignorait, vu son état de souffrance, les injures qu’il proférait lorsque son esprit égaré frisait la folie. Même lorsqu’elle lui écrivait des tirades d’amour qu’elle larguait dans le trou du cul de l’abîme Google, elle restait vigilante et veillait à ne pas tomber dans le piège de la contagion de la déprime de Grabat.
On ne frappe pas un homme à terre, on ne réplique pas à un contradicteur bâillonné. (Edmond About)
Ovate
*(Dr K Luan Phan)