Une vie en portefeuille

Un esprit curieux et fureteur court toujours le risque de tomber sur des infos bizarres, comme celle-ci : « La Commission européenne prépare un coffre-fort électronique permettant aux citoyens de stocker leurs papiers d’identité et autres documents personnels. Il sera doublé d’un service d’identité numérique reconnue par tous les États membres avec deux enjeux clés : confiance et interopérabilité. »

Quelques cerveaux malades du groupe Thalès sont à l’origine de ce qui ne manquera pas de nous être imposé dans un proche avenir puisque Thierry BRETON lui-même, en tant que commissaire européen au Marché intérieur, a acté la création d’un Digital Identity Wallet pour tous les Européens. D’ici septembre 2022, les États membres devront en avoir établi les procédures techniques pour lancer des expériences pilotes. (Source: Reporterre)

Pour vendre les mérites de son machin infernal, Thalès met en scène Lucie, jeune étudiante. Au petit-déjeuner,son smartphone diffuse un message du gouvernement qui lui signale qu’elle doit faire son rappel de vaccination. Arrivée à la fac, elle positionne le smartphone face à son visage pour activer la reconnaissance biométrique, ce qui génère un QR code que l’examinatrice flashe pour l’identifier.

Puis elle se rend chez son médecin, scanne son visage et lui tend un QR code qu’il reconnaît avec son écran avant d’ouvrir son dossier médical. Puis, dans le taxi qui la ramène chez elle, elle commande un passeport, là aussi en s’identifiant par reconnaissance faciale. Le soir venu, à la porte d’un bar, le vigile flashe son QR  pour s’assurer qu’elle a l’âge requis pour y entrer.

En clair, ce portefeuille numérique est une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne, assorti d’un dispositif de reconnaissance biométrique pour empêcher la fraude.

Cette merveille est présentée comme « un outil de liberté qui protège la vie privée ». C’est surtout la liberté de partager sa vie avec Thalès et… le Gouvernement! En effet, le cabinet Frost & Sullivan, révèle que  « dans un cas extrême, les données médicales d’un individu positif pourraient être croisées avec ses données de géolocalisation, et en cas de violation de sa quarantaine, conduire à une information des forces de l’ordre, ou, par exemple, à une désactivation de ses moyens de paiement ».! « En cas de suspension d’un droit de l’individu pour quelque raison que ce soit, le gouvernement peut invalider en temps réel sur la plateforme ». On peut donc désactiver à distance les moyens de paiement, la couverture santé ou le permis de conduire d’un citoyen.

On veut nous faire avaler que scanner son visage, ses empreintes digitales, son iris et les mettre à la disposition de la Terre entière est tout à fait normal et serait même la garantie absolue de nos libertés. Après tout, il suffit qu’il y ait suffisamment de gogos pour y croire. Ceux qui se sont battus pour la liberté en 40 doivent faire des loopings dans leur tombe.

Comment disait Orwell? Ah oui : « la Liberté c’est l’Esclavage ».

OT

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