le « déconstructivisme »
On a cru, un court instant, qu’un homme de gauche avait mis tout le monde d’accord. « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès. » Propos empreints de sagesse du candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel, que nul ne songerait à contester ; mais c’est compter sans la « gôche » car, en un éclair (à la vanille), Sandrine Rousseau la déconstructrice a répondu à Roussel : «Le couscous, plat préféré des Français.» Il est vrai que le « déconstructivisme » a tendance à faire chauffer les cafetières.
cassoulet, couscous, jambonneau ou gefilte fish
Hélas, dans son sillage, d’autres ont été encore plus inspirés : « Faites avancer la gauche au lieu de faire des appels du pied à la droite identitaire ». « ça rappelle les apéros vin-saucisson ».
Pour la gauche moderne, manger un clacos au lait de vache normande est un appel à la haine un arabe qui préfère le cassoulet au couscous ou un juif qui préfère un bon jambonneau au gefilte fish deviennent de vils collabos.
Ces beaux esprits ont peu de chances d’être contredits par le président de la République qui déclarait en 2017 : « Il n’y a pas de gastronomie française, il y a une gastronomie en France et elle est diverse. » Fermez le ban (de harengs).
quiche et nationalisme
Désormais, tout citoyen qui ose faire référence, ne serait-ce qu’à un souvenir d’enfance autour d’une quiche lorraine, est suspecté de nationalisme et de veganophobie s’il y a des lardons.
En plus, la quiche ça fait prolo. La simple évocation du prolétariat refile à la gauche-caviar un urticaire géant. Elle ne supporte pas que l’on parle de ceux qu’elle a rejetés puis oubliés : les « travailleurs et les travailleuses » jadis chers à Arlette, les besogneux, les gagne-petit, les sans-grade.
Elle les a écartés pour mieux les humilier puisqu’ils sont édentés, alcooliques, réfractaires, derniers de cordée et bien souvent fachos puisqu’ils mangent du saucisson et du fromage qui pue.
ni libé ni télérama
La tradition culinaire, au-delà de la richesse calorique, est une richesse historique et spirituelle et c’est bien ce qui dérange la « gôche » qui relègue consciencieusement ceux qui s’en réclament à la périphérie de son progrès en leur donnant l’illusion de les y inclure : sous prétexte de démocratiser tout et son contraire, elle a prétendu mettre à la portée des bouseux le foie gras et le saumon fumé; en réalité, elle n’a fait que saupoudrer des paillettes dorées sur des sous-produits dont le goût se rapproche de ce qu’ils sont : de la merde. De toute manière, les gaulois sont trop cons pour voir la différence, ils ne lisent ni Libé ni Télérama.
OT
Karadoc, preux et grassouillet chevalier de la Table ronde le clame haut et fort : « le gras c’est la vie » ! T’as rien compris, c’est Vichy.