L’Eurométropolitain parle aux Eurométropolitains

« Ils sont arrivés bardés d’intolérance

Pour chasser en apôtres d’autres intolérances »

Jacques Brel – Les Singes

L’écologie était une science, avant qu’iels n’en fassent un alibi pour prendre le pouvoir. Prendre le pouvoir, non pour gérer nos villes, mais pour gérer nos vies.

L’attractivité et l’accessibilité de la ville et des commerces et l’emploi ne font pas parties de leurs préoccupations.

Produire de la richesse n’est pas leur but. `Pour financer leurs « chimaires », combler leurs déficits ou équilibrer les comptes, iels auront nos impôts.

Confortés dans leurs certitudes, iels se donnent pour mission de nous façonner à leur image.

Penser comme eux, manger comme eux et pédaler comme eux. S’habiller, acheter et se mouvoir comme eux. Comme eux, car iels détiennent le savoir et le pouvoir, dont celui de nous cloner pour préserver la biodiversité.

J’habite une « ville apaisée », à proximité de la véloroute V482, un logement BBC participatif que la municipalité m’a attribué depuis que j’ai rejoint le parti.

La véloroute étant encombrée de vélos-cargos, en attendant la création d’un contournement, je ne vais plus qu’un jour sur deux, acheter mon bois. Des pellets pour mon poêle et de la sciure pour mes toilettes sèches et mon chat.

En bon disciple-citoyen, j’ai singé mes maîtres pour leur ressembler. J’arbore une écharpe verte et applique les consignes venues du Palais.

– Chez nous, tout pousse: je ne désherbe plus et ne tond plus mon lopin de jardin partagé pour respecter les animaux liminaires. Ma femme ne s’épile plus. `

– Nous profitons de la douche bi-mensuelle pour y faire pipi, afin d’économiser l’eau.

– Nous utilisons des produits d’hygiène non industriels et fabriquons lessive, dentifrice, shampooing et stick à lèvre, afin de limiter les emballages et les composants cancérigènes ou inhibiteurs endocriniens.

– Sur mon balcon, mon barbecue et ma table de pique-nique ont fait place à un compost et un poulailler afin de recycler mes déchets organiques ainsi que le lot de poubelles réglementaires pour trier les déchets valorisables ou

ultimes. Avec mon parasol Krotambour, je protège des urgences climatiques, Jeanne et Pia, mes poules éboueuses.

– J’ai donné un prénom de fille à mon fils et lui interdit de jouer au football dans la cour d’école, afin de favoriser son dégendrement.

– Je parle l’inclusif dans une ville incluante, je co construit dans une intercommunalité engendrée par des filles maires.

– J’achète local des produits recyclés ou de seconde main, des aliments bio-vegans et j’ai banni le foie gras de la maison.

Mais, depuis un an, tous ces sacrifices me pèsent et je n’en vois plus l’utilité. Je ne suis même pas sûr d’avoir contribué à sauver un bébé ours blanc sur la banquise. J’ai envie de m’enfuir, de crier que je suis un Homme, pas un numéro. J’ai envie d’une entrecôte d’Aubrac et de frites croustillantes et dorées, cuites dans de la graisse de bœuf. Je rêve de conduire ma voiture diesel, à fond sur une autoroute urbaine et de redevenir MOI.

Ma décision est prise. Je me déprogramme et entre en résistance. Je serai l’Ombre et m’adresserai aux eurométropolitains afin de nous compter, nous rassembler et nous mobiliser. Si nos silences les ont fait gagner hier, nos suffrages les chasseront demain.

Pom Pom Pom Pom

Message Personnel :

La poule sur le mur picole du vin pur

Je répète :

La poule sur le mur picole du vin pur

L’Ombre

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