De Georges Orwell au monde métavers

En 1948, Georges Orwell a écrit « 1984 ». L’auteur s’inspire du monde communiste de Staline, et transpose le monde d’un État policier intégral dans un État occidental (à Londres).  Dans ce roman, tout était contrôlé par un Pouvoir Absolu symbolisé par Big Brother ».

Le terme métavers a été inventé dans le monde de la science-fiction. Il est  censé représenter un monde virtuel. Les personnages du monde réel sont immergés dans le monde virtuel, ils se déplacent, s’animent, discutent, font des transactions, se mettent en scène. 

Ceux qui rentrent dans ce  scénario ne savent plus très bien s’ils vivent dans un monde actuel et réel où tout est policé et réglementé à l’excès, ou s’ils vivent dans un monde virtuel et factice, ou tout est possible.

Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, aujourd’hui Meta, considère cet univers numérique, le métavers, comme la prochaine étape de notre société basée aujourd’hui sur l’homme à une société future basée sur la technologie.

 Dans ce système, les Pouvoirs contraindront l’homme à se censurer, à se plier au « politiquement correct », sous peine d’être exclu de la société. En contrepartie de cette situation, toute fantaisie, toute idée de transgression sera possible dans le monde virtuel ou les algorithmes les plus élaborés vous permettront de voyager, de vivre dans l’opulence, de goûter aux charmes d’une vie de star, aux plaisirs de la chair,  alors que votre vraie vie sera, morne, misérable et sans espoir.

Peu d’individus réalisent qu’ils vivent déjà un dédoublement de personnalité. Ils seront tous, (sauf les lecteurs du Torchis) à la fois des docteurs Jekyll et des misters Hyde, vivant dans deux mondes parallèles entre réalité intellectuellement pauvre, vide et proche du néant, et virtualité, permettant toutes les fantasmes, toutes les fantaisies et entraînant les hommes à une addiction organisée en les privant de leur libre arbitre et de leur personnalité. Ainsi on voit se développer une société abstraite nourrie par l’illusion. 

L’Homme déjà dépendant des réseaux sociaux deviendra l’esclave de toutes les machines high-tech. ll sera un robot au service de la haute technologie. 

L’humanité ne vivra plus en liberté, mais dans une régression sociale qui se développe. Elle passera d’un monde compris et accepté par tous à une tyrannie technologique. La paresse (et surtout celle de nos enfants) rendra les hommes totalement assujettis à ces modes de vie, et, une fois en place, « 1984 » sera irréversible. 

Cette réalité connectée sera la prochaine grande transformation sociétale, un tournant majeur dans la technologie et la culture.

L’intelligence humaine sera remplacée par des algorithmes, qui vous connaîtront mieux que vous mêmes, ils vous diront que faire, que penser. Vous serez surveillés par des drones, et les moindres aspects de votre vie seront soumis à une grille d’analyse. 

L’ère de l’expérimentation est en place: l’intérêt des sens activé par l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la 5 ou la 6G, l’automatisation et la robotisation. Les lignes entre pensée et action seront mélangées. Les claviers, tablettes,  écrans tactiles n’existeront plus.

Les pensées deviendront actions. Les sons deviendront une extension de la réalité virtuelle imaginée. La vraie nourriture deviendra secondaire. Un appareil modifiera le goût des aliments, afin que chacun ait toujours l’impression de ne manger que ce qu’il aime. Les odeurs seront une projection de cette réalité. Les habitations auront l’odeur des forêts, des sous-bois, des arbres, des champignons.

Les mondes deviendront impossibles à distinguer, et, à la limite, pourquoi les distinguer? Personne ne voudra plus retourner à la « vraie vie ». La contrepartie de tout cela ? Un contrôle total des hommes.

Références: Le meilleur des mondes de Aldous Huxley. 1984 de Georges Orwell. Docteur Jekyll et Mister Hyde de Stevenson.

P. Chanoine.

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn