Torchis, renaissance

Cette semaine, nous avons décidé de nous amuser avec le mot « renaissance » !

On pourrait évidemment comprendre ce mot comme un retour à la vie, façon Lazare ou Jésus, avec effets spéciaux et musique symphonique et tout le tremblement, mais je suis bien trop laïcard pour ça. C’est pas qu’on soit contre l’idée, hein, ça pourrait permettre de faire revenir certains qui nous manquent, des esprits supérieurs, des penseurs incontournables. Mais auront-ils envie de se frotter à ce monde qui part en quenouille et où certains portent Zemmour aux nues, pendant que d’aucuns vénèrent Christine and the Queens, dite Chris, dite Rahim. Ah non, pas Rahim, pour ne pas risquer d’être accusée d’appropriation culturelle. Ça ne fait pas forcément envie, faut reconnaître. 

Où alors, il ne serait également possible de penser à cette époque glorieuse de la pensée et de la culture, aux alentours du XVe – siècle, hein, pas arrondissement, faut suivre ! – quand les plus savants voulurent revenir à la pensée gréco-latine. Ce qui n’est pas haïssable en soi, mais honnêtement, qui a envie de se balader en jupette et sandales dans le Grand Est, franchement ? Je ne dis pas que ça n’a pas son charme, mais c’est un coup à se choper des engelures à des endroits que la morale réprouve. Et puis c’est cool la Renaissance quand on y pense, Leonardo, Michel-Angelo, Donatello et Raphaelo, sauf qu’on a un peu passé l’âge de se prendre pour les Tortues Ninja…

Si on était sportif, on arriverait sûrement à lire ce mot comme « run essence », pour les plus coureurs et les plus anglophones d’entre nos lecteurs, au moins. Je sais bien que c’est la mode de nos jours de cavaler sans rime ni raison, habillés en polyuréthane fluo, afin de courir après la bonne santé, façon Forrest Gump rhabillé par un Paco Rabane sous acides. En ajoutant à ça cinq fruits et légumes par jour, on obtient un cocktail très énergisant et bourré de bienséance corporelle. Mais en ce qui me concerne, je ne cours pas, je roule, rapport à ma rotondité et encore, pas tous les jours, et seulement pour rattraper un tram afin d’aller au restaurant. Et au prix de l’essence, actuellement, y a pas de quoi courir de joie !

Non, finalement, ce qui convient le mieux à un journal satirique strasbourgeois, c’est de dire que renaisse Hans, ce bon vieil Hans de la chanson, D’r Hans im Schnokeloch, que ma grand-mère de Colmar – oui, je sais, c’est le Haut-Rhin, c’est la honte, mais acceptez ma différence ! – appelait aussi Jean du trou de moustique pour que je comprenne les paroles. 

Car ce brave Hans, tout ce qu’il veut, il ne l’a pas, tout ce qu’il a, il n’en veut pas, un peu comme un rédacteur dans un canard satirique, qui regarde d’un œil curieux et commente d’un ton moqueur tout ce qui se passe autour de lui. Et c’est exactement ce que nous allons faire au fil des numéros dans ces colonnes. Alors, bon retour Hans et bonne renaissance au Torchis !

Tiberius Keurk

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