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Pour ne pas oublier le déshonneur civilisationnel du 7 octobre 2023

Des enfants juifs brûlés dans des fours par des fanatiques islamistes restent des « faits qui ne pénètrent pas dans l’univers de nos croyances » prophétisait Marcel Proust.

L’ensemble du peuple juif dans le monde a vécu le 7 octobre comme la préfiguration de la destruction définitive de l’Etat d’Israël.

L’Iran avec la cohorte de ses séides terroristes Hamas et Hezbollah et la complicité russe et chinoise hurle sa haine de l’Etat d’Israël : c’est une sorte de réponse à l’antique nécessité de cristalliser le mal sur les Juifs, signe paria de leurs économies psychiques. 

Ces despotes incultes et limités intellectuellement sont les seuls capables d’inenvisageables, car, pour eux, ils sont envisageables. La preuve de cette duplicité criminelle est dans le nombre d’opposants russes et chinois qui crèvent dans des mouroirs.

Tout est possible dans notre monde civilisé quand leurs monstrueux menteurs professionnels ont table ouverte à l’ONU. Leur thèse est simpliste : Israël n’est pas un adversaire, donc c’est une entité à éradiquer de la carte du monde. Bienvenue chez ces adeptes des théories simplistes et uni-causales dans le style du principe du rasoir d’Ockham : « lorsqu’une erreur se glisse dans les propositions de départ, utiliser le rasoir d’Ockham peut s’avérer par la suite une erreur. » Pourtant, à l’Histoire du monde, tout citoyen dit normal et informé est en droit de s’insurger devant le cynisme de la vision de ces 22 Etats arabes et 57 États musulmans qui en 1920 contestaient le droit d’exister au seul Etat juif de la planète. On est chez maskhara, le guignol musulman qui guigne les 28 000 km2 juifs alors qu’il dispose de plus de 4 millions de km2 !

A la frontière libanaise, la situation sur le terrain découle du refus d’appliquer depuis 2006 la résolution 1701 de l’ONU et de celui du Hezbollah de se retirer au-delà du fleuve Litani. Sous le regard médusé des soldats de la Finul, lesquels ne font qu’exécuter les ordres des politiques (sic!), ce mouvement iranien terroriste creuse des kilomètres de galeries souterraines pour y entreposer missiles et bombes afin de constituer un véritable arsenal-forteresse sous les yeux mêmes des observateurs fonctionnaires irresponsables de l’ONU.

Cet agrégat de terroristes iraniens a ouvert le feu sur le nord d’Israël qu’il considère comme illégitime. Cet acte de guerre est la démonstration pour tous les Etats islamistes de leur addiction au dénominateur commun de leur religion qui est d’une simplicité « biblique » : le refus pur et simple d’une existence nationale juive sur une portion de la terre.

Certes, Israël a riposté à 300 jours de harcèlement du Hezbollah tout en évacuant plus de 80 000 Israéliens loin de leurs habitations. Imaginons simplement ce que ferait la France qui, à son échelle, devrait renouer avec l’exode d’un demi-million de citoyens avant d’espérer 300 jours plus tard leur retour chez eux ?

Seule, l’Alsace sait ce que cela signifie après avoir connu ce drame en 1940 !

La tragédie du pogrom du 7 octobre 2023 a constitué l’acte II de la Shoah : pour le peuple juif renaît la peur existentielle de l’anéantissement. Cela fait partie de l’ADN psychique des peuples génocidés comme celui de l’Arménie perpétré par la Turquie entre 1919 et 1923.

Tout comme le massacre d’Hébron du 24 août 1929 motivé par la haine religieuse : il importe de noter que plus de la moitié de la communauté juive d’Hébron a trouvé refuge dans des maisons arabes, certains Arabes parvenant à cacher plusieurs dizaines de Juifs.

L’exception n’est pas la règle

C’est cette peur que la monstruosité islamiste a réveillée le 7 octobre. C’est aussi cet islamisme barbare qui contribue à radicaliser une partie de la population juive. Et surtout à interdire l’existence de la coexistence future et plus que souhaitable entre ces deux peuples. En revanche et en dépit des prétentions des extrémistes israéliens, l’enjeu territorial avec les Palestiniens de Cisjordanie est plus qu’évident : c’est une réalité historique qu’il faut dissocier du conflit en cours.

Le problème pour la France où vit une partie musulmane de la population française est que la plaie d’une information tronquée par une idéologie active des réseaux sociaux organise le clivage en matière d’antisémitisme en arasant les frontières entre « droite » et « gauche ».

L’islamisme dans notre pays est la dernière variante d’un totalitarisme qui s’étend sur la surface du monde, donc qui le menace. Car, il est évident qu’une partie du peuple de France nourrit un tropisme totalitaire insufflé par des idéologues hors sol lorsque, sans le réaliser, elle raisonne en termes de Bien et de Mal tout en ne concevant qu’une seule vérité, sans aucune place pour la contradiction. Cela s’appelle la dictature des esprits qui vomit la nation.

Nos dites élites occidentales ont perdu la notion de bien commun légué par nos anciens. Ils demeurent isolés et sans emprise aucune sur ce monde qui leur devient étranger et qui leur échappe. Chacun sent resurgir chez « ces gens-là », comme le dirait Brel, une certaine tentation pour la force brute du régime nazi ou soviétique. Voici la base du reproche vivant que des esprits attardés français lancent vers la grande partie du peuple de France en omettant l’évidence vivante : les Israéliens sont exactement ce que nous ne sommes plus et que beaucoup regrettent de ne plus être.

La guerre est larvée

Mais ce que l’on sait, lorsqu’on prend un peu le temps de lire l’Histoire, de la méditer, c’est que les mécanismes internationaux pour échapper à la propagation d’un conflit, à son escalade et à ses effets en chaîne, ne fonctionnent pas toujours. Que parfois, ça dérape, que la machine peut échapper à son créateur. Qui aurait imaginé, il y a cinq ans, qu’aux portes de l’Union européenne, l’Ukraine voisine serait envahie par la Russie et qu’on y mènerait une guerre de tranchées, sans merci, la technologie en plus ? Pas grand monde. Pourtant, les chefs d’états-majors de nos armées n’ont cessé de le répéter à l’audition à la Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale (comme ce sera le cas, dans les jours qui viennent) en audition à la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat : la guerre est de retour.

« Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas », écrivait Malraux, au siècle dernier. Peut-être. Pour l’instant, il est en tout cas bien parti pour être guerrier. À ce sujet, espérons, alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 arrive ces jours prochains au Parlement, que la Défense ne servira pas de variable d’ajustement, comme trop souvent par le passé, dans le plan d’économies annoncées par Michel Barnier. Aujourd’hui, cette extrême gauche petite bourgeoise, mal sapée et dépenaillée, brandit à tour de bras le drapeau palestinien à Science Po mais partira sagement en vacances à la Toussaint ou à Noël.

Nous subissons consciemment ou inconsciemment l’idéologie destructrice des transfrontières et des transgenres, décrivant l’univers indifférencié du tohu-bohu de la Genèse si bien évoqué par Georges Bensoussan dans son ouvrage : « Les origines du conflit israélo-arabe, 1870-1950 ».

Avec le 7 octobre et ses suites, on assiste à une tentative de refonder totalement l’ordre moral du monde. Le fondement éthique n’est plus le « plus jamais ça » après l’horreur hitlérienne, mais la lutte contre la colonisation.

Retour au religieux

Nous avons voulu écarter le religieux chrétien qui nous a façonnés depuis des générations. De ce fait, cet Occident sécularisé s’imagine faire l’économie de toute transcendance. Aujourd’hui, avec la stupide disparition du service militaire, les citoyens français acceptent de mourir dans les convois de la mort automobiles pour les vacances ou celle de la drogue devenue licite dans la ruelle de la campagne, certains prédicateurs d’une religion importée voudraient donner un sens venu d’autre part à nos vies chrétiennes.

Seule nous reste La «Prière » de Paul Verlaine :

Nous eûmes des jours noirs, amers,

jaloux, coupables, 

Mais nous allions sans trêve

aux fins inéluctables, 

Balancés, ballottés, 

en proie à tous jusants 

Sur la mer où luisaient 

les astres favorables 

Franchise, lassitude affreuse du péché 

Sans esprit de retour,

et pardons l’un à l’autre… 

Or, ce commencement de paix 

N’est-il point vôtre, 

Jésus, qui vous plaisez 

au repentir caché ? 

Exaucez notre vœu 

qui n’est plus que le vôtre. 

Gérard Cardonne / Reporter Sans Frontière

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