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Nous, qui nous sommes laissé gagner par l’enthousiasme des JO

Toute l’année, tous les jours, partout sur la planète, il y a des hommes et des femmes qui courent, qui sautent, qui grimpent, qui bondissent, qui plongent et qui nagent. Certains s’envoient des ballons ou des balles. Il y en a aussi qui combattent, à mains nues ou avec des gants tandis que d’autres chevauchent des purs sangs, des vélos ou des vagues furieuses. Et puis, il y en a qui rivalisent de grâce, d’élégance et d’adresse, qui tourbillonnent ou qui s’élèvent dans le ciel, si haut qu’on en reste bouche bée…

Tous les quatre ans, ces gens s’affrontent, avec le même rêve fou d’être le meilleur, le plus fort, le plus rapide du monde. 

Il y a Eux et puis il y a nous. Nous qui les regardons le plus souvent depuis un fauteuil, ou bien nous pratiquons les mêmes activités qu’eux, juste par amusement ou par souci de nous maintenir en forme. Nous, les éternels sceptiques ou râleurs, qui avons accueilli leur venue avec indifférence ou avec méfiance. 

Nous, qui nous sommes laissé gagner par l’enthousiasme. 

D’un coup, dans les tribunes, dans les stades, sur nos canapés, devant les écrans, dans les bars, sur la plage ou dans le métro, on s’est mis à frémir, à trembler, à encourager, à chanter, à hurler. On a trépigné devant nos écrans, on s’est époumoné, on s’est embrassé, on a exulté, ensemble. Et la magie, c’est que même quand on était tout seul devant sa télévision ou son téléphone, on se sentait « ensemble » tout de même. 

Alors, nous aussi, à notre façon, on a gagné. 

Nos voix ont fini par couvrir celles des grincheux, qui nous disaient que ça allait mal se passer, que la facture serait salée, que tout ça était indécent, futile et factice.

C’est peut-être vrai.

Mais on s’en fout, on a gagné tout de même. Parce que, malgré tout, pendant ces quelques jours, on aura été un peuple fier, heureux et on aura terrassé notre vieil ennemi habituel : la morosité. 

Victoire éphémère mais magnifique de la joie, par KO.

Nathalie Bianco

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