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Choose-France

Le 13 mai dernier, E. Macron recevait à Versailles 180 grands patrons français et étrangers, pour la 7éme édition de l’opération « Choose- France ». Cette opération, visant à inciter les entreprises à choisir la France pour leurs futures implantations industrielles, est en soi une bonne chose.

Avec 56 projets, représentant 15 milliards d’euros d’investissements, les entreprises se sont engagées à participer à la réindustrialisation de la France. Selon l’Elysée, cette opération pourrait se traduire par la création de 10.000 emplois. 

Parmi les projets annoncés figure notamment un projet de construction d’un data- center de Microsoft en Alsace, estimé à 4 milliards d’euros, d’un projet  d’Amazon estimé à 1,2 milliards d’euros, d’un projet d’une firme allemande, Lilium, pour la construction d’une usine d’assemblage d’un avion électrique,…

Sur le front de l’emploi, avec un chômage élevé et près de 5 millions de français en recherche  d’emplois, cela ne changera malheureusement pas grand-chose.

Une enquête d’E.Y. début mai 2024, montre qu’un projet d’investissement se traduit par 35 emplois créés en moyenne, en France, 49 en Allemagne, 61 au Royaume-Uni, et 299 en Espagne. La France est donc bien loin de remonter la pente en matière d’industrialisation d’autant plus qu’elle manque de plus en plus de main d’œuvre qualifiée.

Au delà des communiqués de victoire de l’Elysée, on constate surtout : 

– que ces investissements auraient été réalisés, de toute façon

– que l’évolution de la production industrielle en France stagne depuis plus de 20 ans et qu’aucune amélioration n’est prévue. La production industrielle ne représente plus que 10,1% du PIB en France, contre 21,1 % en Allemagne.

– que l’ évolution des Investissements Directs de l’Etranger (IDE) est quasi nulle en France, depuis 20 ans. 

Or, moins de production industrielle signifie moins de richesse produite, moins d’emplois qualifiés, moins d’autonomie dans les domaines essentiels de la technologie, de la pharmacie,..

L’Union Européenne et la France en particulier, sont encore à la traîne. Mais le plus préoccupant est l’absence de vision positive et enthousiaste pour une industrie florissante, créatrice de richesses, d’intégration et de valeurs pour ses salariés.

L’Europe s’est noyée dans une production effrénée de normes, de procédures, de réglementations, d’interdictions, d’élaborations de règles sans fin conduisant à un coût de l’énergie élevé qui ne concourent pas à faciliter la réindustrialisation. L’industrie n’a pas vocation à courir après des subventions, mais a besoin de moins de bureaucratie, d’une énergie abondante et peu chère, et d’une attitude positive des Pouvoirs Publics.

Outre le fait qu’aucune opération n’est envisagée pour la promotion des petites et moyennes entreprises, et au-delà de l’agitation et de la communication, il manque un véritable plan de reconquête de l’outil industriel en France.

Mais nos gouvernants, comme leurs  prédécesseurs, sont à peine capables de raisonner à court terme, et les effets d’annonces n’ont jamais garanti que des projets retenus  aboutiront…

Chanoine

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