Comme disait Coluche, « les hommes naissent libres et égaux, mais certains plus que d’autres ». L’agent SNCF illustre à merveille non pas la déclaration Universelle des droits de l’Homme mais la déclaration à l’emporte-pièce de l’humoriste.
Force est de constater que ce que les camarades syndicalistes entendent par « solidarité », « bien commun », ou encore « intérêt général », ne répond pas à la définition généralement admise.
En effet, les quatre principaux syndicats de la SNCF ont signé avec leur direction un accord sur les fins de carrière des cheminots, avec une « cessation anticipée d’activité » leur permettant de partir en retraite plusieurs mois, voire un an avant la limite légale. Pour le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Erik Meyer, cet accord permet de « compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites ». Merci pour les usagers qui, d’une part, ne bénéficient pas des mêmes largesses et, d’autre part, devront passer à la caisse.
On attend avec impatience l’avis de la Cour des comptes, davantage encore celui du Conseil constitutionnel, toujours prompt à garantir l’égalité, même si ce n’est pas son rôle.
A part quelques timides réprobations murmurées du bout des lèvres par des porte-paroles désignés d’office, on n’a pas entendu grand monde non plus du côté des oppositions, des fois que ça ferait perdre des voix.
Désormais prévaut la gouvernance à la petite semaine qui cède devant la menace et se couche devant la violence, qui se déballonne à des fins électoralistes, qui se compromet pour des prébendes.
Le message est clair et certainement bien reçu pas celles et ceux qui bosseront jusqu’à 64 ans et au-delà, par les agriculteurs qui travaillent 70 heures par semaine pour moins de 800 euros de retraite.
Après tout, les syndicats de cheminots ne seraient-ils pas simplement « en train » (humour) d’appliquer la doctrine Macron, née après le vote par le Sénat et l’Assemblée Nationale de la loi sur l’immigration, allègrement bafouée par l’exécutif avec la complicité active du ConCon (Conseil Constitutionnel)? La doctrine Macron c’est de faire des lois qui s’appliquent aux uns et, « en même temps », pas du tout aux autres.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Sud-rail a d’ores et déjà déposé un préavis de grève pour le 21 mai dans le cadre des négociations des primes pendant les J.O.
La conclusion de tout ceci est que les gouvernants donnent indirectement raison aux racailles : la force et le cynisme sont désormais les meilleurs moyens – voire les seuls – pour obtenir ce que l’on veut.
C’est à ces petites lâchetés que l’on reconnaît les grands hommes. Pardon, c’est à ces grandes lâchetés que l’on reconnaît les petits hommes.
O.T.