Si 64% des français sont contre l’immigration extra-européenne, sont-ils pour autant insensibles aux terribles et cruels naufrages, aux innombrables et effroyables noyades de migrants en Méditerranée ?
Non, bien sûr ! Ils veulent simplement que les autorités françaises et européennes, tant diplomatiques que maritimes, prennent les dispositions nécessaires, en matière de droit international, pour faire cesser cette tragédie migratoire suicidaire qui dure depuis de trop nombreuses années.
Et ce n’est pas en décrétant une loi sur l’immigration, si pathétique et inefficace soit-elle, qui résoudra ce phénomène migratoire clandestin. Car il s’agit là, au-delà du déséquilibre démographique et économique que cela peut engendrer à long terme dans les pays d’accueil, malgré toutes les mesures restrictives appliquées, d’un épouvantable drame humain assujetti, en amont, à d’immondes trafics criminels terrestres et maritimes internationaux, sans parler de l’irresponsabilité politique manifeste des pays d’origine.
Ces 64% de français, à qui l’on prête insidieusement et ignominieusement une orientation politique d’extrême-droite, voire un caractère raciste et xénophobe, sont bien davantage préoccupés par le laxisme des gouvernements dans la protection des frontières européennes, mais surtout conscients que ce flux migratoire inconscient relève d’un crime contre l’humanité dès lors qu’aucun accord international, incluant des dispositifs d’aide et d’assistance aux pays d’origine, n’ait été établi pour mettre fin à la déchéance humaine que constitue cette immigration clandestine désastreuse.
Combien de noyés et de disparus continuent d’être happés par les flots de la Méditerranée ? Combien d’hommes et de femmes désespérés trouvent la mort sur les chemins de l’exil, avant de parvenir sur nos rivages ? Combien de déchirures ont brisé les cœurs des rescapés de l’apocalypse migratoire ?
L’exode massif des migrants, auquel le monde assiste impuissant ces dernières années, est toujours accompagné d’une multitude de tragédies, plus douloureuses les unes que les autres, dans l’indifférence des États et des puissants. Ceux qui ont échappé au destin morbide, portent encore en eux le souvenir de leurs proches ou de leurs compagnons d’infortune perdus à tout jamais.
Et lorsque ceux qui, parmi les migrants, parviennent à mettre pied à terre sous nos cieux, ils sont ni plus ni moins abandonnés à leur sort, à leur désespoir ou, pour les plus chanceux, accueillis par des associations caritatives, ou des âmes charitables, chrétiennes pour la plupart d’entre-elles.
En tout cela, nul ne doit oublier sa part…
Mohamed Guerroumi