« La réalité est que nous avons tous une fatwa contre nous. Nous autres qui voulons faire usage de la liberté d’expression, avoir la possibilité de ne pas croire, mener une vie libre, boire un verre de vin à la terrasse des cafés et écouter de la musique ; mais aussi toutes les femmes qui ne veulent pas porter le voile ni vivre sous la domination des hommes… Nous avons tous été condamnés à mort par les fanatiques. J’admets que ce n’est pas agréable à entendre. Le satiriste américain H. L. Mencken [1880-1956] a écrit qu’un puritain est un homme « hanté par la crainte qu’il y ait quelque part quelqu’un d’heureux ». Le plaisir, voici l’ennemi des puritains. »
Salman Rushdie (Pour Philosophie Magazine 2017)
Il faut croire que Salman Rushdie ne vaut pas plus qu’une journée d’information. Les médias, les intellectuels du monde occidental dit civilisé ont résumé la liberté d’expression selon Rushdie, à quelques points d’exclamations, quelques larmes de crocodile et pour les plus téméraires, quelques lignes prudentes genre grande gueule et petite bouche, en condamnant du bout de la langue l’attentat qui a failli coûter la vie à un homme libre et courageux.
Trois petits tours et puis s’en vont…
Il est vrai que fatwa tue et se hasarder sur le terrain de la liberté d’expression selon Salman Rushdie peut être mortel.
L’époque des grands débats, des grandes envolées, des joutes verbales où les convictions et les idées s’ornaient de passions de colères et d’émotions est révolue.
Finies les batailles partisanes animées par des intellectuels qui pensaient à voix hautes intelligibles et libres. Voir renaître des émissions qui avaient de la gueule comme celles de Bernard Pivot, Michel Polac ou Anne Sinclair relève de l’utopie. Aujourd’hui, de telles émissions feraient l’objet de plaintes et de condamnations au pénal
L’intelligentsia vivante, vibrante, qui nous a beaucoup appris, à cédé sa place aux intellectuels du vide, à l’intelligentsia des bégayeurs, des pauvres types qui n’osent plus penser vaincus par la peur, par les attentats islamistes, les poussées migratoires, par une flopée de petits cerveaux qui ont pris le pouvoir, et qui font le jeu des délinquants qui constituent la majeure partie de leur électorat.
Les Rousseau, les Panot, les Me Too, les Piolle, ou encore les Jâne Barseghian, la caricature la plus parfaite des petits cerveaux, qui n’a pas eu un mot pour Salman Rushdie, sont légion. Faute de vigilance, de courage et de volonté, on a laissé une société de polichinelles accéder au pouvoir.
Finies les oppositions entre les partis républicains. Notre bonne vieille droite et notre bonne vieille gauche ont été larguées dans un placard avec leur drapeau et leur suffisance au profit de l’idéologie d’une nouvelle société faite de réacs, d’extrémistes, de petites têtes qui voudraient nous traîner dans le chaos et la folie de leurs idéologies sournoises.
Ceux qui osent encore s’exprimer sont systématiquement écartés des médias. Le premier qui dit la vérité est exécuté sans délai. Tous les efforts de Finkielkraut, de Michel Onfray et des derniers combattants de la liberté restent vains.
Sur les plateaux TV, les contradicteurs dont les cerveaux son imbibés de houmous, sont agressifs, inaudibles et rendent le débat impossible grâce à la volonté des journalistes. Les abrutis incultes fleurissent les plateaux de télévision et abreuvent le peuple de leurs daubes répugnantes avec le consentement d’un gouvernement qui veut mieux régner en nivelant le peuple par le bas. Le résultat est positif : L’inculture collective a pris le dessus. Les cons gouvernent les cons.
La violence est devenue banale, les problèmes demeurent et les intellectuels ont pris la fuite. Ils craignent qu’une fatwa leur colle à la peau comme un tatouage. La fatwa islamique, la fatwa des journalistes, la fatwa des éveillés qui veillent à la déchéance de tous ceux qui ne pensent pas comme eux, la fatwa d’un gouvernement dont l’unique exemple est un acte de flagellation constante accompagnée d’un sourire, comme on l’a vu lors du déplacement d’E. Macron en Algérie….
Face à autant de dérives, les génuflexions soumises du Président, la démission de nos intellectuels, les idéologies dangereuses de nos nouveaux élus qui encrassent de leur présence les colonnes de notre chambre des députés, comment combattre l’obscurantisme ? Comment relancer les grands débats en France? Comment rétablir les valeurs fondamentales d’un pays et d’un homme ? Comment reprendre les rênes du courage de la liberté et de la parole ?
Il faut combattre, mais il n’y a plus de volontaires au combat…
A propos ? Qu’est devenu Salman Rushdie ?
Séraphine