Il faut avoir l’estomac solide pour lire Catherine Piettre sans vomir. Dans son dernier barbouillage sur la conférence de Nora Bussigny, (invitée par le CRIF Alsace, pour parler de son livre “Les nouveaux antisémites” ), la « journaliste » des DNA atteint des sommets de lâcheté intellectuelle. Pour elle, l’antisémitisme contemporain n’est qu’une simple « question communautaire ». Traduction : les Juifs pleurnichent encore, circulez, ya rien à voir. Le reste de la France peut continuer à dormir tranquille pendant qu’on tague « Mort aux Juifs ».
On connaissait déjà la spécialité maison : minimiser, moquer, essentialiser. Mais là, Piettre franchit un cap. Elle parle « d’un public acquis d’avance » et «d’ une trentaine » de personnes… alors que le CRIF Alsace en comptait 150. Mensonge ou incompétence ? Les deux,« probablement. Peu importe : l’objectif de Piettre n’est pas d’informer, c’est de rabaisser, de faire passer une alerte sérieuse pour une messe de paranos.
Et puis il y a cette phrase, cette phrase immonde qui suinte la vieille France moisie : « Le gros de la salle est constitué de la communauté ». « La communauté ». Pas des citoyens français, ni des Strasbourgeois, : « la communauté ». Comme si on était encore en 1942 et qu’on triait les gens avec des fiches. Comme si l’antisémitisme n’était qu’un problème interne aux Juifs, un petit drame folklorique qui ne concerne que « eux ».
Pendant que Piettre s’essaye sans grâce à la satire, à Strasbourg les cocktails Molotov volent sur les synagogues, les gamins se font traiter de « sales Juifs » dans les cours d’école, et les attentats antisémites ne cessent d’augmenter. Mais ça, Piettre ne le voit pas. Ou fait semblant.
Ce n’est plus du journalisme, ça rappelle les jours noirs de la collaboration, du déni, de l’ironie, les mêmes mécanismes qui pendant des décennies ont permis à la haine de prospérer paisiblement. Piettre ne crache pas dans la figure des Juifs : elle leur pisse dessus en souriant, avec la bonne conscience de celle qui se croit « progressiste ».
Heureusement, le CRIF, la LICRA, LE TORCHIS et des milliers de citoyens lucides sont là pour rappeler l’évidence : l’antisémitisme n’est pas « communautaire », il est universel dans sa menace. Il commence par les Juifs, mais il ne s’arrête jamais là. L’Histoire l’a prouvé cent fois.
Catherine Piettre continuera sans doute à pondre ses billets qui frisent la suspicion, protégée par sa rédaction. Mais qu’elle sache une chose : chaque ligne qu’elle écrit dans ce registre la rapproche un peu plus du mur de la honte journalistique. Et un jour, quand on relira ces textes avec le recul qu’impose la décence, son nom sera cité en exemple. Et pas en bonne place.
Séraphine