Hard Times
« Les temps difficiles créent des hommes forts. Les hommes forts créent des temps prospères. Les temps prospères créent des hommes faibles. Et les hommes faibles créent des temps difficiles. »
“Hard times create strong men. Strong men create good times. Good times create weak men. And, weak men create hard times.” G. Michael Hopf,
Depuis la fin des années 1960, le monde occidental a connu une évolution radicale, marquée par une bascule culturelle, politique et économique qui le mène aujourd’hui à une impasse. Ce qui fut jadis un socle de puissance, de compétence et de continuité est devenu un édifice fragile, miné par des choix idéologiques souvent déconnectés du réel.
L’après-guerre a connu une génération d’hommes solides issue des épreuves.
En 1967, le souvenir de deux guerres mondiales, de la guerre froide et de la reconstruction était encore vif. Les dirigeants de l’époque avaient été formés par les épreuves : ils connaissaient la valeur de l’effort, du travail, la dureté du réel, et la nécessité de penser à long terme. Cette génération avait un sens aigu du tragique et du bien commun.
De là, est née une période de prospérité sans précédent : le boom économique d’après-guerre s’est largement appuyé sur une forte industrialisation, une expansion du commerce mondial, associés au baby-boom. Mais, peu à peu, cette prospérité a engendré son propre poison : à force de confort, l’homme a perdu le sens du réel. D’autant que cette prospérité s’est faite à crédit depuis la fin des années 70.
Une simple comparaison historique entre les différents dirigeants politiques dévoile l’écart abyssal entre les leaders des années 60 et nos leaders actuels. Le lent effondrement n’a pas permis une prise de conscience globale.
Il est triste de constater que nos aïeux ont connu l’époque de dirigeants visionnaires comme Churchill, De Gaulle, JFK, Nixon ou Pompidou, tandis que leurs petits-enfants traversent des temps troublés sous la houlette de dirigeants sans envergure comme Hollande, Macron, Starmer, Merkel, Biden pour ne citer qu’eux.
Quelles sont les causes de cette lente descente aux enfers ?
À mesure que les souffrances historiques s’éloignaient, un progressisme idéologique a pris le dessus, porté par des élites déconnectées de la réalité économique, géopolitique et humaine.
Nous pouvons émettre plusieurs hypothèses qui ont pu causer cette bascule :
Le recul de la religion et du sens du sacré : la religion structurait autrefois la société autour de la famille, du devoir, de la transmission et d’un rapport au temps long. En la marginalisant, on a remplacé une logique de transcendance par une logique de consommation, d’individualisme et de droit sans devoir.
La montée d’un progressisme dogmatique : initialement centré sur les droits civiques, ce progressisme s’est radicalisé : déconstruction de la famille, des frontières, des identités, des repères biologiques, de l’histoire. Tout héritage est désormais vu comme une oppression, et tout ordre comme une injustice. La civilisation occidentale est attaquée en son cœur, la raison, la responsabilité, le mérite. La méritocratie est devenue honnie au profit de « l’affirmative action ». Le wokisme s’est répandu dans les universités pour se propager à la société et aux entreprises. La « French theory » appliquée par l’Amérique.
La chute démographique : l’un des symptômes les plus alarmants est la chute vertigineuse de la natalité. La majorité des pays occidentaux sont en effondrement démographique, bien en dessous du seuil de renouvellement. Ce n’est pas simplement un choix de confort ou de carrière : c’est le reflet d’un désenchantement profond, d’un monde qui ne croit plus en l’avenir.
Le désarmement stratégique et industriel volontaire : le choix de l’idéologie sur la stratégie a conduit à une série de décisions catastrophiques.
Le Green Deal européen, en prétendant sauver la planète à lui seul, étrangle l’industrie européenne par des normes intenables, pénalise l’agriculture, interdit les moteurs thermiques, ferme les centrales nucléaires, tout en subventionnant l’importation de batteries (polluantes) ou de panneaux solaires produits au charbon en Chine.
La guerre contre les énergies fossiles menée en Europe, sans alternative réaliste à court terme, fragilise la souveraineté énergétique, fait flamber les coûts, et pousse des industries entières à fermer ou délocaliser.
La désindustrialisation massive, commencée dans les années 1990, n’a pas seulement détruit des emplois. Elle a dépouillé l’Occident de ses savoir-faire stratégiques : médicaments, électronique, sidérurgie, outils de défense, etc.
La Chine, elle, a tout absorbé. Elle continue d’ouvrir des centrales à charbon à grande échelle, tout en recevant nos usines et nos brevets. Nous interdisons, la Chine produit. Nous culpabilisons, elle construit.
Fallait-il l’intégrer à l’OMC en 2001 ?
Le rejet du réel et la dictature de l’émotion : les politiques publiques sont de plus en plus dictées par la peur médiatique, l’idéologie, le tribunal moral. On refuse le débat, on renonce à la complexité, on impose des slogans, là où il faudrait du courage politique et de la vision stratégique.
L’Occident est vulnérable face à des adversaires résolus.
Tandis que l’Europe réglemente ses moindres sacs plastiques, d’autres nations investissent massivement dans l’armement, l’énergie, la conquête spatiale, l’intelligence artificielle.
Les puissances comme la Chine, l’Inde ont une politique industrielle cohérente, des objectifs de puissance, et n’ont aucune intention de suivre les injonctions morales occidentales.
L’Europe de l’Ouest notamment a troqué la stratégie pour le signalement de vertu.
Quelle issue pour une Europe vieillissante et déboussolée ?
Le cycle classique — temps difficiles → hommes forts → prospérité → décadence → temps difficiles semblent s’achever dans une forme de vulnérabilité choisie. L’histoire nous enseigne que les grandes civilisations ne tombent pas d’un coup ; elles s’érodent de l’intérieur avant de s’effondrer face à des chocs extérieurs.
Tout n’est pas perdu.
Il existe encore quelques figures pour lutter contre cet effondrement stratégique, moral et civilisationnel. L’élection de Trump est un exemple révélateur de la volonté des Américains de retrouver la puissance et de se débarrasser du wokisme ; la prise de conscience du chancelier Merz face à la chute de l’industrie allemande dans le contexte du green deal, la montée en puissance des partis populistes dans une Europe progressiste.
Cependant, ces forces demeurent encore minoritaires, peu influentes et insuffisamment structurées à l’échelle européenne. Le Chancelier « chrétien-démocrate » Freidrich Merz vient de se réveiller face à l’effondrement industriel de l’Allemagne. Il vient de demander le report de l’interdiction des véhicules thermiques prévue en 2035 décidé par dans le cadre du Green deal de la commission européenne d’Ursula von der Leyen, pourtant membre de la CDU. Un pas dans la bonne direction mais pas assez pour supprimer le green deal et ses conséquences économiques et stratégiques désastreuses.
L’Occident paie aujourd’hui le prix d’avoir abandonné ses repères, ses racines et sa lucidité. Il a voulu croire que l’histoire était finie, que la technique remplacerait la sagesse, que le confort suffirait au bonheur.
Mais le réel revient toujours au galop
Le monde est marqué par une instabilité croissante où se mêlent tensions géopolitiques, crises économiques, fractures sociales et révolutions technologiques rapides. Existe t’il encore des hommes forts capables de relever les défis actuels ?
Comme l’a montré le XXe siècle, seule une poignée d’hommes surgit dans l’histoire lorsque celle-ci devient tragique : Churchill, De Gaulle, Roosevelt.
Que nous réserve ce début du XXI siècle ?
La puissance de Trump fait déjà des miracles pour la paix dans le monde. Netanyahu a montré qu’il est le Churchill de l’Orient.
Donald Duck