Voilà.
Ça y est.
C’est déclaré.
Je suis vieille.
Je trouve pourries, les nouvelles valeurs. Je n’ai pas envie de revêtir leurs couleurs …
Je ne supporte plus de voir, partout, des photos de filles retouchées et empouffiassées, sur les réseaux, sur les murs des villes-viles, à la télé, dans les cœurs sans cœurs, dans les cours, les basses-cours, les parcours, des filles refaites de la tête aux pieds, des filles qui ne doivent pas s’aimer pour passer leur temps à tricher, tatouées, gribouillées, percées, montrer leurs lèvres et leurs seins gonflés, leurs hanches disproportionnées, leur taille trop fine et leurs cuisses énormes, leurs survêtements de racailles, leurs bijoux grossiers d’hommes, leurs faux cils, faux ongles, faux longs cheveux soyeux, fausses joues, faux tout. Faux tout. En faux taux. En photo. Partout.
Je ne supporte plus.
A croire ce trop, ce tout, je ne crois plus.
Je n’ai pas envie de trouver cela joli. Je suis vieille, c’est mieux ainsi. Je ne me forcerai pas. Je n’aime pas.
Je n’aime pas ce manque éclatant d’élégance, de délicatesse, de finesse, de féminité, de félinité, de classe, de retenue, de pudeur, d’honneur, de valeurs, de dignité, de propreté, de noblesse, d’aristocratie, de savoir-vivre, de raffinement, de grandiose, d’héroïsme, de personnalité, de mystère, de naguère, de poésie, de grandeur, de saveur, de sauveurs, d’authenticité, de vérité, de naturel, de nature, de sauvage réalité ….
Je n’aime pas voir les femmes mimer les hommes. Les femmes n’ont nul besoin de mimer autre chose que leur propre beauté !
Je n’aime pas cette perte des valeurs essentielles à la vie en communauté : la bonté, le respect, la loyauté, la fidélité, l’intégrité, la conscience, la volonté de s’améliorer, d’être sa meilleure version, éternellement revue et corrigée …
C’est en un éclair déclaré : je ne suivrai pas vos codes nouveaux de la jeunesse. Je garde l’ivresse de ma vieillesse !
© Martine Benz. 2018