Sans courant, la civilisation disjoncte

Début mai, l’Espagne et le Portugal ont été plongés dans le noir. Littéralement. Une panne électrique d’une ampleur inédite a paralysé les deux pays pendant près de dix heures. Plus de trains, plus de téléphones, plus d’internet, plus de paiements. Plus rien. Silence radio sur toute la ligne haute tension.

Les distributeurs automatiques ? Hors service. Les cartes bancaires ? Inutilisables. Les commerces ? Figés, incapables d’encaisser ou même de scanner un code-barres. Les urgences ? Débordées, notamment pour évacuer les 35 000 passagers coincés dans plus de 100 trains immobilisés. 

Le chaos n’empêche pas que les autorités européennes continuent de prêcher le tout-électrique comme si de rien n’était.

L’électricité, nouvelle divinité fragile

Dans nos sociétés dites « connectées », tout repose sur l’électricité. Et pourtant, on s’acharne à renforcer cette dépendance. Exemple emblématique : l’interdiction de vendre des voitures thermiques en Europe à partir de 2035. À la place ? Des véhicules électriques, bien sûr. Rechargeables, silencieux… et parfaitement inutiles en cas de blackout.

En 2024, près de 2 millions de voitures électriques ont été vendues en Europe. Cela représente 15 % du parc automobile. Imaginez maintenant une panne nationale : 2 millions de véhicules transformés en sculptures urbaines. Et ce n’est que le début.

Complexité et vulnérabilité

Plus le système électrique se numérise, plus il devient vulnérable. Chaque capteur, chaque logiciel, chaque puce électronique est une faille potentielle. Dans un système complexe, les risques se multiplient. Et les plans de secours, aussi sophistiqués soient-ils, ne résistent pas toujours à un simple court-circuit… ou à une cyberattaque bien placée.

Retour à l’âge du feu (et du cash)

Lors de la panne ibérique, seuls ceux qui avaient du liquide ont pu acheter une bouteille d’eau ou un sandwich. Les autres ? Bloqués. Plus de lumière, plus de chauffage, plus d’eau courante, plus d’ascenseurs, plus de transports. Même les téléphones portables sont devenus de simples briques lumineuses.

Une journée sans courant, c’est déjà une épreuve. Une semaine ? C’est la loi du plus fort. Et ne comptez pas trop sur l’armée ou la police, qui elles aussi dépendent du courant.

Tous à vos bougies

Tant que l’Europe persiste dans son obsession électrique sans penser à la résilience, mieux vaut avoir quelques litres d’eau, des conserves, une radio à piles… et un bon vieux jeu de société. Car le jour où tout s’éteint, il ne restera plus qu’à rallumer les bougies, à prier pour que le soleil revienne ou pour que les panneaux solaires veuillent bien coopérer, même l’intelligence artificielle ne pourra plus vous répondre,  car pour y accéder, il faut…du courant !

Chanoine

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