Dit-on aux autres ce qu’ils sont ou ce qu’ils ont été pour nous ?
Non. Cela ne se fait pas. Et ils ne sauront pas.
Dit-on aux gens pour quelle raison on les quitte, pourquoi on ne veut plus être là ?
Non. Cela ne se dit pas. Et ils ne sauront pas.
Dit-on aux autres combien ils nous manquent au milieu du désert de silence que l’on a partagé ?
Non. Cela ne se pleure pas. Ils ne sauront pas.
Dit-on aux gens combien on les aime encore, pourtant si loin déjà de l’ancienne porte d’entrée, si loin déjà du premier baiser, des mots et rêves échangés ?
Non. Cela ne s’avoue pas. Chacun garde ses symphonies pour lui, sublimes ou grotesques, piètre tableau ou bien fresque.
Personne ne dit rien à personne. On ne sait rien de l’autre. On ne saura rien.
Même si l’on s’est donné la main.
Solitaire. Même à deux. Le chemin.
Martine Benz