Pour éviter d’avancer masqué et dissiper tout malentendu, je préfère préciser tout de suite ma position : je crois que la vie est une notion qui ne nous appartient pas et qu’elle nous est donnée en cadeau. A nous de l’accepter et de la transmettre, plus belle qu’avant.
En matière d’immigration, la vitesse, la culture et le nombre sont déterminants : une fois que les politiciens ont perdu le contrôle de l’immigration, voire l’ont favorisée, ils n’ont jamais pu en reprendre le contrôle. Quand on retire un film qui déplait aux extrémistes musulmans, on ne gagne pas la paix alors qu’il s’agit d’une défaite face à des gens qui ne devraient pas être en France, pays de la libre expression ! Ces pays ennemis de l’identité française sont ceux qui veulent nous imposer leurs racines spirituelles : Poutine et l’orthodoxie que les communistes ont piétiné, Erdogan qui restaure le culte musulman dans Sainte-Sophie transformée en musée par Atatürk, Xi Jinping qui réhabilite Confucius dont les gardes rouges brûlaient les écrits. Les révolutionnaires français, comme les talibans détruisant les Bouddhas de Bâmyân, ont pillé et détruit églises et monastères. Ces dévastateurs de la culture ont une vision différente de l’unité du genre humain au-delà de la pluralité des cultures. Il est curieux de constater comment l’Europe saborde avec méthode cette conception de la dignité humaine, de la liberté individuelle et de l’égalité héritées du christianisme pour fonder son socle civilisationnel universaliste. En 2025, alors que beaucoup se tournent vers leur culture ancestrale, les Iraniennes nous rappellent cet horizon indépassable à l’avènement d’un idéal commun et ce vide qui nous affaiblit.
Je signe pour la libération de la journaliste et activiste Pakhshan Azizi. Actuellement, les Iraniens manifestent selon la devise « Femme, Vie, Liberté » et risquent leur vie dans la lutte pour la défense des droits de l’homme et de la démocratie, et défense de la liberté d’expression, dont ils sont privés depuis la révolution islamique. Les journalistes, écrivains et artistes sont une des premières cibles de la République islamique. Pakhshan Azizi est une militante des droits de l’homme et de la femme qui proteste par ses actes et ses écrits contre les innombrables privations de liberté dont sont victimes les femmes en Iran, et en tout premier lieu la liberté d’expression. Elle fut arrêtée le 4 août 2023 par les forces de sécurité et condamnée à mort le 23 juillet 2024.

Pakhshan Azizi est la deuxième femme condamnée à mort pour « rébellion armée ». Avant sa sentence, elle fut privée de conseil juridique et de visites familiales durant plusieurs mois, et a subi des tortures durant sa détention.
Je signe pour Fatimah Hossaini : le 15 août dernier, les talibans entraient dans Kaboul après avoir été évincés du pouvoir il y a vingt ans. Le groupe extrémiste règne à nouveau d’une main de fer sur l’Afghanistan, rétablissant la loi islamique sur la société. Avec pour premières victimes : les femmes, qui doivent à nouveau s’effacer derrière leur burqa et dont les libertés fondamentales sont bafouées. Contrainte de quitter son pays, l’artiste Fatimah Hossaini, 28 ans, a trouvé refuge en France, n’emportant dans sa fuite que les précieuses photographies qu’elle avait réalisées pour rendre un vibrant hommage à la beauté unique des femmes afghanes. Celles-ci ont rarement l’occasion de s’exprimer librement et doivent affronter au quotidien des obstacles liés au poids d’un lourd héritage culturel, et relever des défis bien plus redoutables que d’autres femmes dans le monde.

Les femmes célébrées par Fatimah Hossaini sont belles et font preuve de courage, de dignité au cœur des pires épreuves. C’est le pari de cette exposition qui montre les multiples visages de cette beauté, issus des différentes ethnies d’Afghanistan : Pachtounes, Tadjiks, Hazaras, Qizilbashs ou Ouzbeks, vêtues de leurs costumes traditionnels. De leurs traits, de leurs regards et de leur maintien jaillit ce qui, en elles, incarne autant la féminité que l’espoir. S’y conjuguent la beauté et la paix, et la paix est toujours belle. À l’heure où, selon les mots de l’écrivain Yasmina Khadra, « les hommes sont de- venus fous, tournant le dos au jour pour faire face à la nuit », n’oublions pas le destin de ces femmes…
Je signe pour Aisha Ibrahim Duhulow exécutée à l’âge de 13 ans en spectacle dans un stade de Somalie. Elle avait été violée par trois hommes et les avait dénoncés à la milice Al Shabab. Aucun d’entre eux ne fut condamné, car c’était des… hommes ! Accusée d’adultère, Aisha fut lapidée en public jusqu’à sa mort. Encore une condamnation islamiste au XXIe siècle, fondamentalement mais « naturellement » discriminatoire à l’égard des femmes.
Je signe pour la talentueuse économiste Valentina Bondarenko qui, dans son travail sur les prévisions du destin socio-économique de la Russie, eut l’heur de ne pas prévoir un avenir plus glorieux. Elle chuta hors de la fenêtre de sa résidence et ne survécut pas à sa chute « malencontreuse » ainsi que le précisa le quotidien communiste qui porte le nom comique de Pravda (La Vérité). Jusqu’à ce jour funeste, cette mort était réservée aux hommes : en Russie, l’égalité homme-femme progresse, car les deux genres n’ont toujours pas compris que l’ère de la liberté de presse et de la critique du pouvoir est un danger mortel.

Depuis peu, les femmes russes commencent à tomber des fenêtres des étages supérieurs, alors qu’auparavant, seuls les hommes étaient aussi négligents pour contrarier les faiseurs du destin russe.
Depuis 2020, la méthode de défenestration est devenue la marque de fabrique du FSB, dont est issu Vladimir Poutine. Il faut rappeler à la plèbe qu’ils sont tous de simples mortels et que le faiseur du destin russe est proche.
Je signe pour Sophia Salma Shramko, une Israélienne musulmane, diplômée de l’université de Standford. Plaidant pour Israël, elle déclare avec assurance : « 99 % des Arabes israéliens condamnent ce qui s’est passé en Israël ». Sophia est activement impliquée dans le plaidoyer israélien et lutte contre l’antisémitisme aux États-Unis. Elle est la fille de feu Hussein Alhayib, qui était un officier de reconnaissance et le premier lieutenant-colonel bédouin de Tsahal.
Salma nous dit : Je suis une Arabe israélienne. Je suis née dans une famille bédouine musulmane dans le nord d’Israël, en Galilée. Je pense que si l’État d’Israël n’avait pas été créé, je serais probablement une bergère analphabète dans un mariage arrangé avec mon cousin. Au lieu de cela, je suis une entrepreneur technologique avec une maîtrise de l’Université de Stanford. Bien sûr, tout cela a été obtenu avec dévouement et travail acharné, mais Israël l’a rendu possible.

Il m’a été difficile et douloureux de voir la violence dans les rues d’Israël. Nous sommes vraiment à la traîne dans la guerre narrative. C’est choquant de voir ce qui se passe ici : de Stanford à d’autres campus à travers les États-Unis, il y a des appels à la violence contre les Juifs et à l’anéantissement de l’État juif « de la rivière à la mer ».
En tant que femme musulmane, je suis prise pour cible parce que je condamne le Hamas. Il est difficile pour les islamistes de voir une femme musulmane exprimer ses pensées, surtout quand elle dit la vérité. Pour moi, Israël est l’endroit qui m’a donné l’égalité des droits en tant que femme et la possibilité d’un avenir meilleur.
Vivre en Israël m’a permis de devenir mannequin, malgré les menaces de mort proférées par mon oncle pour avoir déshonoré notre famille. Nous savions tous deux que j’étais protégée par les lois de la nation. Donc, merci à Israël pour la loi sur l’éducation obligatoire qui a forcé les parents à envoyer les filles à l’école, et merci pour les excellentes écoles et universités.
Merci pour le système de justice et les services d’aide sociale qui permettent aux femmes d’oser et de vivre leurs rêves, merci pour les avantages sociaux qui permettent à certaines familles de survivre, et merci pour les soins de santé avancés et les hôpitaux. Pour l’infrastructure des routes, de l’eau et de l’électricité : ma mère, enfant, a marché des kilomètres avec un âne pour aller chercher de l’eau. Donc, rien n’est tenu pour acquis.
Merci pour la démocratie qui nous permet de faire entendre nos voix, pour le développement économique qui nous permet de contribuer dans la haute technologie, la médecine, les sciences et une variété d’autres professions.
Merci pour nous avoir protégés des pluies de roquettes lancées par des terroristes au cœur froid qui persécutaient autant les Arabes comme l’Etat islamique l’a fait en Syrie.
Je signe parce que nul ne devrait être condamné à mort pour ses idées. Les femmes qui se battent pour être libres d’étudier à l’égal des hommes et exprimer leur opinion font preuve d’un courage qui honore la cause des femmes.
Métier de mannequin : Tu n’es qu’un cintre ambulant. C’est ça le boulot ! Vaut-il vraiment mieux être une femme aujourd’hui qu’il y a 50 ans ? Ce n’est pas certain. De nos jours, en France, les femmes sont prises dans un étau woke qui les force à être ce qu’elles ne sont pas. Certaines LGBT se disent plus heureuses. Les femmes classiques le sont beaucoup moins.
La vie est toujours une question d’équilibre, actuellement rompu. L’incongruité du vocable, pour ne pas dire l’indécence d’une partie du monde politique et des médias, saute à la gorge quand ceux-ci évoquent le peuple français, alors qu’ils ne glosent que sur leur idéologie. Le nouveau féminisme psalmodiant le voile de l’infamie jette une lumière crue sur l’aspect sombre du féminisme français. Olympes de Gouges est décapitée une nouvelle fois !
Gérard Cardonne Reporter Sans Frontières