Crèches de Noël interdites, crèches vandalisées, crèches cachées comme des objets compromettants. Ce ne sont pas seulement les crèches symboles de la Nativité qui passent au karcher idéologique, le langage lui-même y passe.
On y est.
La France en 2025 : un pays où on vandalise des crèches comme on arrache une mauvaise herbe. Où les municipalités planquent les santons derrière des panneaux prétextant « l’exposition hivernale ». Où Noël est devenu un mot radioactif, remplacé par une novlangue grotesque : « fêtes de l’hiver », « marchés d’hiver », « arbres festifs ». Une langue de laboratoire pour un peuple sommé de devenir étranger sur sa propre terre.
Le pire ? Personne ne nous impose rien. Nous le faisons nous-mêmes avec application. Avec zèle. Comme si renier notre histoire relevait d’une hygiène morale en vertu d’une laïcité mal comprise, déchiquetée, tordue jusqu’à devenir l’instrument de ce qu’elle devait empêcher : la haine de soi.
Quelques militants anti-traditions agitent la loi comme une matraque, et tout le monde se couche. Non pas par conviction, mais par peur. Une peur maladive d’être accusé de préférer la France… à la déconstruction de la France.
Les enjeux sont clairs comme un sapin sans guirlandes.
Il faut d’abord détruire l’évidence.Faire croire que la France n’a pas d’origine, pas de continuité, pas de racines. Qu’elle est un espace neutre, interchangeable, sans couleur ni mémoire. Effacer Noël du vocabulaire, c’est un acte chirurgical : on ampute le pays de son propre imaginaire.
Il est plus facile de régner sur des gens débranchés de leur histoire. Un peuple déraciné se gouverne sans résistance. Un peuple honteux se tient tranquille. On remplace « Noël » par « hiver » comme on remplace une colonne vertébrale par une paille en carton biodégradable.
Mais la vérité la plus obscène reste que nous sommes nos propres fossoyeurs, nos pires ennemis, nous remplaçons spontanément les mots. Nous disons fêtes de fin d’année » avec un sourire soumis et nous karcherisons nos crèches, symboles de la Nativité avant même qu’on nous le demande.
Nous supprimons les références chrétiennes pour « éviter les problèmes ».Nous tenons nous-mêmes la bêche qui recouvre notre mémoire.
On n’a plus besoin d’ayatollahs laïcards : la France entière s’est transformée en comité de censure préventive.
Personne ne se révolte, personne ne songe à faire une crèche à l’entrée de son immeuble, ou dans son jardin, une crèche bien visible qui marque le symbole de la Nativité. Personne. Parce que nous avons été dressés à croire que notre culture, nos traditions et notre histoire sont des offenses. Parce que nous avons accepté l’idée délirante qu’assumer notre héritage traditionnel serait une sorte d’agression.
Et à la fin, nous nous excusons d’exister. C’est ainsi qu’un pays meurt doucement, sans fracas, mais dans le silence poli de ceux qui rasent leurs propres symboles.
Pendant que d’autres civilisations avancent fièrement, nous en sommes à demander pardon pour un mot de cinq lettres : Noël.
Séraphine