La grande Catherine est de retour, toute fraîche avec ses 74 balais presque pimpants, en digne représentante d’une génération qui n’aura jamais su lâcher le manche.
Catherine Trautmann est de retour pour tout casser aux prochaines élections municipales à Strasbourg. « On » lui aurait demandé de rempiler, paraît-il ; c’est dire l’étendue des dégâts dans notre bonne vieille ville.
Il faut reconnaître que tout le monde s’emploie à lui faciliter la tâche, entre la Droite et le Centre qui expérimentent chaque jour la théorie du vide et la gauche qui n’a plus d’autres programmes que le vélo et le terrassement entre la mer et le Jourdain…
Avec Catherine revient l’ancien monde, en déambulateur certes, mais il revient. On pourrait s’en amuser si le monde actuel ne croulait pas sous le poids des errements répétés de l’Ancien Monde, avec sa cohorte de vieillards qui, désormais, dirigent le monde, et qui n’offre à la jeunesse qu’un vaste champ ouvert aux règlements de compte passéistes. Le spectacle des vieux politiques gâtés, égoïstes, capricieux et déloyaux, achève d’éloigner les forces vives et honnêtes de l’action publique.
Le monde politique est un manège où les mêmes finissent toujours par repasser devant le guichet, même s’ils n’ont plus la force d’attraper le pompon.
Catherine vient pour reconquérir la mairie de Strasbourg, jadis capitale de l’Europe, aujourd’hui dépouillée de ses attraits et reléguée au rang d’association cogestionnaire d’une société multimachinchose, liminaires et commensaux y compris. Sa candidature reflète le flétrissement général, puisque la gauche dite « classique » n’existe plus et n’est donc plus en mesure de présenter un candidat nouveau et que la droite et le centre se disputent le monopole du mou sans candidat crédible non plus.
Voilà donc Catherine en bouée de sauvetage d’une ville qui, depuis 2020, dérive dans le courant d’une eau verdâtre et fangeuse.
Réussir le rassemblement nécessaire pour gagner s’annonce rude et périlleux, surtout après avoir défilé dans des cortèges qui laissent des traces. La candidate peut d’ores et déjà travailler sa souplesse car elle devra, plus d’une fois, faire le grand écart entre ceux auxquels elle s’est liée et ce qu’attend une majorité de Strasbourgeois.
Et un grand écart à 75 ans….ouille.
O.T.