Plus fort que le glaive …  

Les serpents ont vomi leur haine dans le ciel. Trois heures de bombardements incessants visant volontairement des civils. Des missiles, des drones, des bombes à fragmentations, des tirs en salve, tout ce que l’obscurantisme sait produire quand il a du métal. 

Tandis que la population Israélienne retranchée dans les abris et sous le son des sirènes, suit rigoureusement les consignes du Front intérieur transmises par WhatsApp, les grandes capitales occidentales se murent dans le silence, l’ONU bredouille, la CPI roupille en rêvant de condamner Israël, et les chancelleries se gargarisent de paix en regardant ailleurs, car quand on tire sur des juifs, les droits humains prennent toujours leur pause-café.

L’ennemi ? C’est un ramassis de lâches, d’islamistes fanatiques, de bourreaux sous perfusion iranienne, qui rêvent d’une autre Shoah et que le monde excuse, cajole, finance même, au nom d’une cause falsifiée, aussi mensongère que leur propagande. 

« Israël est l’aphrodisiaque des Arabes »

Ce n’est pas une provocation d’essayiste en mal de buzz. C’est une phrase de roi. La phrase de Hassan II, monarque du Maroc, descendant d’une des plus vieilles monarchies du monde. Fin stratège et observateur attentif des défaillances du monde arabe, il avait compris que la relation à Israël n’était pas qu’une affaire de politique étrangère mais aussi une pathologie intérieure.

Car dès que le mot « Israël » est prononcé, quelque chose se déclenche. Les régimes les plus autoritaires retrouvent une vigueur oratoire. Les rues, d’ordinaire tétanisées par la répression se remplissent de slogans. Les réseaux sociaux explosent de haine. Les chancelleries s’alignent comme à la parade. Et pourtant, personne ne parle de paix ou de vision politique, personne ne propose de solution. Ce qui s’exprime est une obsession, une réaction viscérale, compulsive, identitaire.

Israël, aux yeux de beaucoup, n’est pas un pays : c’est un défi. Un affront. Un corps étranger qui refuse de se laisser expulser.

Comment expliquer que ce confetti de 9 millions d’habitants, sur un territoire grand comme un département français, continue de hanter l’imaginaire politique de plus de vingt nations arabes et d’une partie des occidentaux ? Pourquoi mobilise-t-il plus d’énergie, plus de discours, plus de violence qu’aucun autre sujet ? La réponse est à la fois simple et accablante : Parce qu’il s’obstine. Parce qu’il réussit. Parce qu’il existe. 

Ce mini-pays, depuis sa création, a contredit la prophétie de ses ennemis. Il n’a pas sombré dans la marginalité, ni balayé par les guerres, ou implosé de l’intérieur. Au contraire. Israël s’est développé, industrialisé, technologisé. Il a bâti un système de santé performant, une démocratie réelle, une économie de l’innovation sans équivalent.

Et c’est là que le bât blesse, Israël révèle l’échec de ses détracteurs. Il agit comme un miroir impitoyable pour ceux qui n’ont su ni construire un État de droit, ni garantir les libertés, ni offrir de perspectives à leur jeunesse.

Alors ils détournement la colère populaire vers « l’entité sioniste ». On l’insulte dans les écoles, dans les mosquées, dans les médias. On la transforme en exutoire, en soupape de sécurité pour régimes en faillite morale.

Mais cette haine affichée cache une réalité, plus trouble qui se traduit par la coopération souterraine, les intérêts partagés, la fascination inavouable.

Le Qatar fustige Israël tout en investissant dans ses start-ups. La Jordanie dénonce ses opérations militaires mais importe son gaz. L’Arabie saoudite laisse flotter les symboles du boycott tout en préparant lentement une normalisation. Ils haïssent les juifs le jour, mais les consultent la nuit. Ils les accusent, mais rêvent de les imiter. Ils les combattent bruyamment, mais ils négocient en douce, depuis leurs tunnels.

L’Iran pousse cette schizophrénie à son paroxysme. La République islamique ne veut pas discuter, elle veut rayer Israël de la carte parce que l’existence même d’un État juif souverain, laïc, tourné vers l’Occident, est insupportable à son idéologie. Israël, pour Téhéran, n’est pas qu’un affront métaphysique, c’est aussi une obsession. Et comme toutes les obsessions, elle finit par asphyxier celui qui en est le prisonnier.

Et Pendant que les rats des tunnels cultivent leur haine, Israël avance. Il se défend, il trébuche, mais il avance. Il ne demande plus qu’on l’aime. Il ne cherche plus à convaincre. Il s’adresse à ceux qui veulent dialoguer, commercer, inventer. Il ne supplie plus l’Histoire, il l’écrit.

Oui, Hassan II, était un visionnaire. Israël est l’aphrodisiaque des arabes, un stimulant qui révèle tout ce qui manque à ceux qui le consomment avec rage.

C’est là le paradoxe tragique.  Israël ne les détruit pas. Il les confronte à leur propre vide.

Silvia Oussadon Chamszadeh

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