Bayrou de secours

Après le meurtre atroce d’une surveillante par un jeune armé d’un couteau, François, manifestement en surchauffe, est venu à la télé pour montrer ses muscles ou, à défaut, exposer LA solution à la violence des jeunes, fléau parmi les fléaux qui touchent ce qu’il reste de notre société.

Ainsi donc, pour lutter contre l’usage inopiné des Opinels, il suffit d’interdire leur vente aux mineurs. Passons sur l’installation de portiques à l’entrée des écoles, car outre leur coût que l’Etat n’est plus en mesure de payer, on ne voit pas pourquoi ils seraient plus efficaces que ceux que l’on trouve à l’entrée des prisons.

Il va de soi que dans le manège enchanté dans lequel Bayrou et tous les ronds de similicuir vivent, aucun majeur de 18 ans n’aura l’idée saugrenue d’acheter un couteau pour le refourguer au petit frère… Il n’y a que les fachos pour imaginer ce genre de choses. Le Premier ministre a cru nécessaire de préciser que seront particulièrement ciblés « les couteaux pouvant devenir des armes ». On attend fiévreusement la liste des couteaux qui ne peuvent pas servir armes.

Le mou du Centre a donc trouvé la martingale universelle, la solution à tous nos problèmes ou presque. Dorénavant, pour lutter contre l’alcoolisme au volant, il suffira de supprimer les volants ! Idem pour les arbres, bien trop nombreux à percuter des automobiles ; coupons-les ! Chez les Bayrou, le couteau tue, le tournevis non, le pic à glace pas davantage. Pour les planches à pain et les brosses à dents, Bayrou réfléchit encore. En ce qui concerne les feuilles de papier et les enveloppes, le sujet est sur la table depuis qu’un conseiller du ministère s’est coupé avec.

En fait, ne faudrait-il pas constituer une commission chargée d’établir la liste des objets susceptibles de devenir des armes, composée de groupes de travail subdivisés en groupes de réflexion qui transmettraient leurs conclusions à une commission de synthèse ? Ensuite, un comité de validation ferait part de ses observations, voire de ses suggestions. En cas de divergences entre le projet initial et les propositions dudit comité, serait créée une Commission Amiable des Corrections Admissibles, chargée entre autres de gérer la fréquence des navettes du projet entre le comité de validation et la commission de synthèse. Il va de soi que l’impératif démocratique interdirait de limiter le nombre des navettes. Ce ne serait qu’après validation du projet par un cabinet d’expertise extérieur, disons, au hasard, McKinsey, que le projet serait proposé aux Français dans le cadre d’une vaste consultation citoyenne, laquelle serait invitée à constituer des commissions, des groupes de travail, etc…

Ceux qui nous gouvernent illustrent malheureusement, mais à merveille, l’histoire du polytechnicien qui décide d’étudier le comportement des puces savantes.

Un polytechnicien (appelons-le X pour gagner du temps) acquiert une puce savante, la pose sur son pupitre et lui dit : « saute! » La puce s’exécute en faisant un bond prodigieux.

X prend son crayon et note ses observations, puis il prend une pince à épiler et arrache une patte de la puce. Il lui dit à nouveau : « saute! » et la puce saute, un peu moins haut. L’étudiant prend note, puis il arrache 2 pattes et lui dit : « saute! ». Cette fois, la puce saute beaucoup moins haut, mais elle saute toujours. X prend toujours consciencieusement ses notes, puis il arrache encore deux pattes à la pauvre bestiole, de sorte qu’il ne lui en reste plus qu’une et dit « saute ! ». La puce réagit à peine, elle fait un tout petit saut…de puce. X prend note mais se dit qu’il n’a peut-être pas parlé assez fort, alors il hausse la voix et dit : « saute ! ». La puce fait son tout petit saut. X prend note et décide d’arracher l’ultime patte et dit : « saute ! ». La puce ne bouge pas. X dit plus fort : « saute ! ». La puce ne bronche pas. X prend alors un porte-voix et crie : « saute! ». La puce ne bouge toujours pas. X est perplexe. Il prend des notes, beaucoup de notes. Il réfléchit. Il réfléchit beaucoup et soudain, son visage s’illumine, il a compris et consigne fiévreusement sa découverte sur son carnet : « lorsque l’on arrache toutes les pattes d’une puce, celle-ci devient sourde ! ».

On aimerait tant que ce ne soit qu’une blague…

O.T.

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