Champion mon frère !

« Champion mon frère ! », Alors là ! Avec ce tweet Macron a sorti la carte du mec qui veut être cool, genre le pote qui débarque à la soirée foot avec une bière et des vannes. Sauf que, ouais, c’est le président de la République Française, faut pas déconner quand même !  Ça fait mauvais genre, un peu bizarre de le voir slalomer entre le costume-cravate et le langage de vestiaire, non ?  Sûr que le mec il cherche à se rapprocher d’une certaine jeunesse ou d’une vibe populaire à qui il fait une danse du ventre incessante plutôt médiocre ; mais bon, faut pas non plus voir tout en noir et blanc. L’expression vient de Lucas Moura, un Brésilien, c’est plus un clin d’œil footix qu’un ciblage ethnique précis, ok ? 

Après, Macron on le connaît bien hein ? Après 7 ans d’exercice c’est devenu un méga pro du grand écart communicationnel, un jour il te cite du Baudelaire, genre Jean-louis Barrault ou Jean Marais, le lendemain il te sort un « mon frère » comme s’il traînait à la sortie du Parc des Princes.

Si on regarde les réactions sur X, c’est un festival de paroles et de maux.

Y’a ceux qui trouvent ça cringe genre « Hé Macron, t’as 47 balais, arrête de parler comme un TikTokeur », ceux qui kiffent le côté décontracté  «Wesh! enfin un président qui parle comme nous ! », Un autre va plus loin, qualifiant le tweet du président de « vocabulaire de racaille » et ajoute que « l’autorité de l’État a disparu ». Y’a même des posts qui le traitent de « président influenceur » Et ceux qui, comme moi, flairent la manœuvre électorale.  

Pourquoi ça clashe autant ? Le tweet arrive dans un climat tendu. Les violences post-match (559 interpellations, 2 morts, un policier dans le coma) ont amplifié les critiques. Certains reprochent à Macron de faire la fête sur X pendant que Paris brûle. En plus, son image de président  «déconnecté » ou « opportuniste, » déjà critiquée sur d’autres sujets comme l’économie ou l’immigration, refait surface. Le « mon frère » passe pour une tentative de rattraper le vote populaire, mais pour beaucoup, ça sonne faux, surtout venant d’un président élitiste.

En sept ans de gouvernance, Monsieur Diafoirus aura tout incarné. Un Chef de guerre, chef de crise, chef d’orchestre européen, parfois chef d’État, parfois chef de clan. Il a été pompier pyromane, philosophe de plateaux, VRP de l’industrie française, coach des soignants, et confesseur des agriculteurs. Cette fois, le président endosse un nouveau maillot et devient capitaine des footballeurs.

À l’approche de l’Euro, le voilà qui tacle les choix du sélectionneur, distribue les cartons rouges et motive les troupes en conf de presse, comme s’il avait été formé à Clairefontaine. Il avait déjà glissé quelques mots à Mbappé lors du Mondial. On se souvient du coaching d’après-match en finale. Mais là, c’est une montée en gamme : Macron devient commentateur sportif en chef, stratège de vestiaire et porte-parole du collectif France.

On ne sait plus très bien s’il gouverne un pays ou s’il auditionne pour un biopic de Didier Deschamps. Une chose est sûre : le costume de président ne suffit plus à son appétit de scène. Il lui faut encore des crampons, des caméras et un micro. 

Macron ? C’est l’homme qui ne veut jamais sortir du terrain. 

Séraphine

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