« Champion mon frère ! », Alors là ! Avec ce tweet Macron a sorti la carte du mec qui veut être cool, genre le pote qui débarque à la soirée foot avec une bière et des vannes. Sauf que, ouais, c’est le président de la République Française, faut pas déconner quand même ! Ça fait mauvais genre, un peu bizarre de le voir slalomer entre le costume-cravate et le langage de vestiaire, non ? Sûr que le mec il cherche à se rapprocher d’une certaine jeunesse ou d’une vibe populaire à qui il fait une danse du ventre incessante plutôt médiocre ; mais bon, faut pas non plus voir tout en noir et blanc. L’expression vient de Lucas Moura, un Brésilien, c’est plus un clin d’œil footix qu’un ciblage ethnique précis, ok ?
Après, Macron on le connaît bien hein ? Après 8 ans d’exercice c’est devenu un méga pro du grand écart communicationnel, un jour il te cite du Baudelaire, genre Jean-Louis Barrault ou Jean Marais, le lendemain il te sort un « mon frère » comme s’il traînait à la sortie du Parc des Princes.
Si on regarde les réactions sur X, c’est un festival de paroles et de maux.
Y’a ceux qui trouvent ça cringe genre « Hé Macron, t’as 47 balais, arrête de parler comme un TikTokeur », ceux qui kiffent le côté décontracté «Wesh! enfin un président qui parle comme nous ! », Un autre va plus loin, qualifiant le tweet du président de « vocabulaire de racaille » et ajoute que « l’autorité de l’État a disparu ». Y’a même des posts qui le traitent de « président influenceur » Et ceux qui, comme moi, flairent la manœuvre électorale.
Pourquoi ça clashe autant ? Le tweet arrive dans un climat tendu. Les violences post-match (559 interpellations, 2 morts, un policier dans le coma) ont amplifié les critiques. Certains reprochent à Macron de faire la fête sur X pendant que Paris brûle. En plus, son image de président «déconnecté » ou « opportuniste, » déjà critiquée sur d’autres sujets comme l’économie ou l’immigration, refait surface. Le « mon frère » passe pour une tentative de rattraper le vote populaire, mais pour beaucoup, ça sonne faux, surtout venant d’un président élitiste.
En 8 ans de gouvernance, Monsieur Diafoirus aura tout incarné. Un Chef de guerre, chef de crise, chef d’orchestre européen, parfois chef d’État, parfois chef de clan. Il a été pompier pyromane, philosophe de plateaux, VRP de l’industrie française, coach des soignants, et confesseur des agriculteurs. Cette fois, le président endosse un nouveau maillot et devient capitaine des footballeurs.
À l’approche de l’Euro, le voilà qui tacle les choix du sélectionneur, distribue les cartons rouges et motive les troupes en conf de presse, comme s’il avait été formé à Clairefontaine. Il avait déjà glissé quelques mots à Mbappé lors du Mondial. On se souvient du coaching d’après-match en finale. Mais là, c’est une montée en gamme : Macron devient commentateur sportif en chef, stratège de vestiaire et porte-parole du collectif France.
On ne sait plus très bien s’il gouverne un pays ou s’il auditionne pour un biopic de Didier Deschamps. Une chose est sûre : le costume de président ne suffit plus à son appétit de scène. Il lui faut encore des crampons, des caméras et un micro.
Macron ? C’est l’homme qui ne veut jamais sortir du terrain.
Séraphine