Islam de fond

La divulgation du rapport sur l’entrisme des Frères musulmans a, bien évidemment, suscité des remous ; il a également déclenché des tourbillons d’hypocrisie de la part de nos dirigeants qui font mine de tomber des nues devant un constat que beaucoup ont fait depuis fort longtemps. Mais c’étaient de vilains « fachos », qu’il était impératif de ne pas écouter.  

Bien qu’il s’agisse d’un rapport parlementaire, estampillé du sceau de la République française, certains génies de l’espace médiatique, comme monsieur Aphatie, exigent qu’on le retire au plus vite afin d’empêcher lesdits fachos de s’en emparer pour en faire le plus vil usage.

On ne s’étonnera pas des vociférations de Mélenchon qui voit dans la diffusion de ce rapport un risque possible de destruction de son fonds de commerce. Pour une fois, on peut le comprendre, mais on peut aussi s’interroger sur son besoin permanent d’éructer à tout propos, comme s’il craignait que quelqu’un ignorât encore l’existence de ses accointances funestes avec les Frères musulmans. 

D’aucun pensent que Mélenchon, par ses prises de parole et sa soumission à l’islam, accélère l’extension du frérisme. Non, c’est le frérisme qui, avec son extension, a pris Mélenchon dans sa toile. Plus il s’agite, plus ça les arrange, ils n’ont pas à le faire eux-mêmes, sachant qu’à terme, il ne pourra plus se dégager de la toile et sera dévoré tout cru. 

Doucement mais sûrement, on impose un système, un corpus de valeurs destinées à remplacer celles d’un peuple français corruptible et amorphe, encore historiquement enraciné, mais dont les valeurs propres sont peu à peu effacées. Par la même occasion, on invite les peuples exogènes à se soumettre à des lois que, pourtant, ils étaient censés avoir fui. 

Pendant que Jean-Luc s’agite en espérant attirer la lumière sans même s’apercevoir que le fil de soie l’enserre de plus en plus, les Frères, eux, continuent tranquillement, méthodiquement, leur tricotage. On refuse aux « soeurs » qui ne seraient pas habillées « comme il faut » de monter dans le bus, bus qu’on refuse de conduire s’il a déjà été conduit par une femme, on molleste les « frères » qui mangent ou boivent pendant le ramadan, on exige des aménagements dans les lieux et dans l’utilisation des équipements publics, on impose des tenues vestimentaires spécifiques, on exige des temps de prière sur le lieu de travail, on applique progressivement une justice pénale extérieure et par définition contraire aux lois de la République, on pose des conditions au système éducatif, on réécrit les ouvrages scolaires et par là-même l’Histoire. Après les attentats antichrétiens ou antijuifs, on ne manifeste jamais, on n’est pas « Charlie ». On se délecte du « bon Ramadan » lancé par des édiles frileux, mais on ne souhaite jamais un « joyeux Noël » et encore moins un « bonne Pessah ».

Au détour d’une rue ou d’une lucarne médiatique, on trouvera bien tel ou tel intellectuel musulman, qui prendra soin, par précaution, de préciser qu’il n’est que peu, voire pas du tout pratiquant, pour théoriser un islam modéré qui serait détachable de l’islamisme. Le même intellectuel prétendra qu’il n’y a plus de prêches hostiles dans aucune mosquée en France, alors que, régulièrement, des imams haineux sont pris la langue dans le sac de fiel. Pour expliquer la complainte islamiste, il glosera sur le manque de respect de l’islam de la part des institutions françaises, respect dont auraient bénéficié les autres religions. En réalité, ce qu’il faut comprendre par là, c’est qu’il y aurait une absence de prise en compte, par les institutions françaises, des exigences de l’islam qui permettrait de rendre les lois de la République compatibles avec lui. Le débat est circonscrit à ce problème et ne va jamais au-delà, par exemple à l’adaptation de l’islam à la République laique. 

Cela suffit à donner l’illusion d’un travail de réflexion interne à l’islam, sans aller jusqu’à la remise en cause. En réalité, c’est une réflexion fictive, une exposition Potemkine de bons sentiments, une dissidence interne en carton-pâte, destinée à gagner du temps et à anesthésier les plus dubitatifs. Les meilleurs opposants sont ceux que l’on fabrique soi-même.

Finalement, le problème n’est pas Mélenchon ; au contraire, puisqu’il a contribué à rendre visibles ceux qui espéraient continuer à tisser tranquillement, silencieusement, insidieusement leur toile.

Le problème réside dans le fait que l’araignée frériste tisse sa toile sans rencontrer la moindre résistance. En tout cas, pour l’instant. Depuis fort longtemps, sous prétexte d’anti-impérialisme et d’anticolonialisme, elle tisse la trame d’un système qui n’a qu’un seul but : prendre le contrôle de la planète après avoir exterminé tout ce qui n’est pas musulman. Cela a le mérite de la simplicité.

L’absence prolongée de conflits majeurs sur leur sol a transformé les pays les plus développés, avec leurs libertés honnies et leur confort ouaté, en espaces poreux et momentanément fragiles, ouverts à tout et plus particulièrement aux esprits les plus hostiles.

L’Elysée, qui détenait le rapport depuis l’été dernier, achève, avec sa léthargie volontaire, de se discréditer et complète sa panoplie de lâchetés avec l’abandon de Boualem Sansal. 

Islam frériste, islam de fond.

O.T.

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