Gaza : La souffrance en pack marketing

C’est une vague ininterrompue, un ressac d’hypocrisie bien-pensante qui, semaine après semaine, s’abat sur Israël depuis la France. À l’affiche ces jours-ci : Delphine Horvilleur, Thierry Ardisson, Jean-Noël Barrot. Un trio insolite mais parfaitement synchronisé. Chacun dans son rôle. Chacun dans sa posture. Une rabbine narcissique et mondaine, un animateur égaré, un ministre sous télécommande.    

La stratégie des lâches et l’amnésie politique

Derrière la quinzaine de conflits actifs dans le monde, c’est celui-là qu’ils ont choisi pour en faire leur conflit à la mode. The conflict to be. Cette autre guerre, plus sournoise, plus perverse, la guerre des mots, qui part de Paris gonflée de suffisance, de fausse compassion, d’ignorance crasse, menée par des gens bien mis, bien nés, bien au chaud. Horvilleur, Ardisson, Barrot et tous les autres, des noms interchangeables, avec les mêmes masques et les mêmes lâchetés… 

Delphine Horvilleur, la fausse rabbine, publie une tribune dans L’Obs, affirmant qu’elle « ne peut plus se taire » face à Gaza. Cette grande gueule qui ne cesse jamais de parler, qui commente tout, du talmud aux élections européennes, a soudainement décidé que son silence était pesant. Quand cette narcissique compulsive à l’amour de soi obsessionnel, dit ne « plus pouvoir se taire », elle veut surtout dire : « regardez-moi ».

Elle sait que sa parole, en tant que femme, juive, intellectuelle, passe mieux dans le paysage médiatique. Elle s’est érigée en conscience morale. Contrairement aux ordres fondamentaux du judaïsme, Delphine Horvilleur a l’éthique sélective et une conscience cousue sur mesure pour convaincre le catéchisme progressiste : souffrance palestinienne, disproportion israélienne, appel à la trêve. Aucune mention des otages toujours détenus. Rien sur le 7 octobre, sur les femmes violées, les enfants brûlés.  

Elle prend la liberté de parler au nom du judaïsme comme d’autres se servent d’un label publicitaire  : Briller, Exister, S’imposer. Elle brandit son identité comme un passe-droit moral, persuadée que son costume de rabbine la rend inattaquable. À ce niveau de superficialité, elle ferait mieux de retourner à ses Monologues du vagin où elle excellait davantage à parler de son corps et de son cul. C’était au moins plus drôle, moins grave, et peut être … honnête. 

De la morale juive, elle n’a gardé que l’emballage. Le fond ? Elle l’a bradé aux dîners en ville, à l’édition, aux talk-shows sur des plateaux fleuris d’idiots utiles qui se pâment lorsqu’elle leur fait avaler son judaïsme d’apparat, en déclarant la voix grave, que c’est en chantant sous sa douche, « Je marche seul » de Jean-Jacques Goldman, qu’elle a enfin compris que D’ieu marche seul. Delphine Horvilleur ne touche pas au sacré. Elle touche le fond.

Dans la même veine, et sous les ricanements de Léa Salamé, la télévision publique, complice, cautionne encore une fois, les confusions de l’Histoire aux relents de vieille haine revisitée. Derrière le vernis du débat démocratique, elle déroule le tapis rouge réservé aux approximations toxiques en brouillant volontairement les repères au profit de la stratégie de la confusion où l’audience prime sur la vérité.  

France 5 tend le micro à un énième déchet d’antenne, Thierry Ardisson, ignorant, bruyant, l’archétype du vieux cynique qui a bâti sa carrière sur des sous-entendus douteux, se refait une vertu de comptoir.  Devenu pour l’occasion prédicateur, il cite l’Évangile entre deux lignes de poudre, parle fort pour faire croire qu’il pense juste et ose comparer Gaza à Auschwitz sans trembler, sans comprendre, sans nuance, sans honte. Ce n’est pas de la provocation, c’est de la profanation, c’est une insulte à la mémoire. 

Suite à l’émission, l’équipe de « Quelle Époque” a fait part de sa compréhension devant les réactions et l’indignation suscitées par les propos tenus par Thierry Ardisson qui a présenté ses excuses mielleuses et inacceptables.  Cette séquence n’a pas été coupée au montage, c’est bien volontairement que l’équipe de Léa Salamé a permis la diffusion des propos abjects de Thierry Ardisson.  

Jean-Noël Barrot, fraîchement nommé au Quai d’Orsay, s’est aussi distingué. En visite en Algérie, il a ôté de son revers le ruban jaune porté quelques semaines plus tôt en soutien aux otages israéliens, pour appeler l’Union européenne à « reconsidérer » ses accords avec Israël. L’argument ? L’attitude israélienne à Gaza serait « incompatible avec les valeurs européennes ». Comme si l’Europe n’avait jamais pactisé avec des régimes autrement plus sanglants. Comme si l’attaque du 7 octobre n’avait jamais existé. Comme si Macron n’avait pas reçu en grande pompe à l’Elysée, Sa Haute Dignité, le Vénérable Sidi El Chaara de Syrie. 

Jean-Noël Barrot, la voix de son maître, ne pense pas, il n’agit pas, il répète, il obéit. Il n’a pas droit à la diplomatie, il a droit à un script, celui de l’Élysée, de Bruxelles, ou de l’électorat d’une certaine gauche de plus en plus proche des thèses LIFISTES.

Et pendant qu’ils hurlent leur vertu sur Israël, le monde brûle : Soudan, Birmanie, Yémen, Congo, Mexique, Éthiopie, Syrie… des enfants éventrés, des femmes mutilées, des villes rasées. Et personne n’en parle. Aucun tweet, aucune tribune, aucun hashtag. Pour ces morts-là, pas de caméras, pas de larmes. La souffrance n’intéresse que lorsqu’elle peut s’aligner sur un agenda. Le sang n’indigne s’il sert une posture.

 Ces figures françaises sont les nouveaux collabos : non de l’occupant, mais du mensonge. Ils trahissent la vérité, la mémoire, la justice. Ils se vautrent dans l’anesthésie morale et se rêvent en résistants de plateaux. Ce ne sont que des planqués, des ventres mous qui croient qu’un mot vaut un acte, et qui exploitent la souffrance des Gazaouis comme celle des Israéliens pour faire le buzz.

Ils méprisent Israël parce qu’il se défend, parce qu’il ose dire non, parce qu’il refuse d’agoniser en silence.

Silvia Oussadon Chamszadeh

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