Dans les rues Baldung-Grien, Louis Apffel, Strauss-Durkheim et Ehrmann, les habitants assistent, impuissants, à une transformation radicale de leur quartier. La municipalité a imposé un nouveau dispositif de circulation, baptisé officieusement par les riverains « Circuit Formule zéro »… voitures. Une expérimentation de plus, venue perturber un secteur jusque-là paisible et fonctionnel.
Désormais, pour entrer dans le quartier, il faut impérativement passer par l’Avenue des Vosges. L’accès par la rue Baldung-Grien n’est autorisé qu’aux heures d’entrée et de sortie des écoles, rendant la circulation extrêmement contraignante pour les habitants.
Pour en sortir, la situation est tout aussi confuse. Il n’est plus possible d’aller tout droit vers la rue Ehrmann, devenue un sens interdit. Les conducteurs sont obligés d’emprunter la rue Strauss-Durkheim, soit en direction de l’Avenue de la Paix, soit vers la rue Oberlin. Ce changement s’accompagne d’une inversion du sens de circulation sur une partie de la rue Strauss-Durkheim. Mais les automobilistes n’ont pas suivi. Par habitude et par manque d’information, ils continuent à circuler dans les deux sens. Même le camion-poubelle de la ville s’est récemment engagé en contresens, preuve d’un flou général sur les règles désormais en vigueur.
Le panneau d’interdiction, censé indiquer le changement, est mal positionné à droite, et peu visible depuis la rue Oberlin. Résultat : de nombreux véhicules entrent dans la rue sans se rendre compte qu’ils enfreignent un sens interdit.
Autre incohérence : un panneau flambant neuf « Zone 30 » a été installé à l’entrée de la rue. Mais surprise, cette limitation ne s’applique qu’aux cyclistes (surtout, aux champions du vélo !)
Le quartier s’apparente à une enclave inaccessible. En tout, 42 places de stationnement ont été supprimées, remplacées par des arbres, des bancs et des chaises fixées à même la chaussée. Une place PMR (pour personnes à mobilité réduite) a disparu. Les habitants de la rue Ehrmann doivent faire un large détour via la place du Québec et l’Avenue de la Paix pour atteindre leur propre rue.
Et ce n’est pas tout : Quid des futurs aménagements et déménagements ? Comment les camions de déménagement, les monte-charges ou les véhicules de livraison pourront-ils accéder au quartier et y stationner pour faire leur travail ?
A cela s’ajoute un climat général de désorganisation : les travaux de la rue du Maréchal Foch sont à l’arrêt depuis deux mois. Aucune information n’a été communiquée aux riverains, et ce chantier bloqué crée des difficultés de circulation supplémentaires dans un secteur déjà saturé.
Les riverains tournent en rond, hésitent, les accès sont compliqués car les lubies municipales défient tout bon sens. Où est le gain en matière de pollution si les véhicules sont obligés de faire des détours interminables ? Pour un coût total de 667.000 €, le quartier a troqué la fluidité contre le chaos.
Renseignements pris, les sens interdits étaient planifiés à l’origine, avec le projet Tram Nord… aujourd’hui annulé en l’état. De là à penser que cet acharnement relève d’une vengeance… voilà qui prendrait tout son … sens…
Nanou
