En vrai de vrai, la sororité c’est de la merde

Quand le mot « sororité » a fait son apparition, j’ai évidemment râlé. La fraternité entre les êtres m’allait très bien. Mais bon, après tout pourquoi pas. J’étais naïve. C’était au temps où je ne savais encore rien du féminisme actuel.

J’ai donc observé la sororité, ce concept plus fort et plus beau que tout puisqu’instauré par les femmes. 

J’attendais un esprit de corps et de clan, une tribu de cœur, une nécessité d’entraide. J’attendais des leaders brillantes, des femmes de tête et d’humanité.

En vrai de vrai, la sororité c’est de la merde. 

Au quotidien, les femmes entre elles restent des rivales, des jalouses, des commères, des bavardes. Ça c’est pas grave, c’est pas nouveau. 

Mais quand il s’agit de monter sur un vrai front, là, la sororité explose en plein vol. 

La sororité est sélective.

La sororité défend les unes mais pas les autres. 

La sororité envoie se faire foutre les israéliennes violées au motif qu’elles sont israéliennes. 

La sororité trie celles qu’elle veut défendre comme on trie ses déchets. 

Super la sororité. 

Je ne parle même pas des chefs de cette prétendue sororité : la Rousseau, la Panot et toutes ces nanas qui n’ont qu’une qualité, celle de rendre misogynes.

La sororité devrait être un pansement pour toutes celles qui souffrent, sans discrimination, sans considération politique ou religieuse d’aucune sorte, sans condition et sans exception. Un espoir, un manifeste et un refuge universels. Elle devrait être uniquement portée par des humanistes qui savent tendre la main. Tant qu’elle ne sera pas cela, elle ne voudra absolument rien dire et n’inspirera qu’une chose : le dégoût.

Cécile Chabaud

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