TORCHIS – Hakim Kerkoub, vous êtes le président des taxis 13 depuis 9 ans. Quoi de neuf ?
Hakim Kerkoub – Je voudrais rappeler que Taxi 13 existe depuis 1912. Nous avons transporté des millions d’alsaciens et de touristes. Nous avons une clientèle fidèle qui se compose de toutes les couches sociales et nous restons à la disposition de tous les strasbourgeois.
TORCHIS- Quels services que nous ne connaissons pas offrez vous à vos passagers ?
Hakim Kerkoub – D’abord, et j’y tiens, la courtoisie et l’attention aux personnes en difficultés car nous transportons des hommes d’affaires, des jeunes et des personnes âgées. Nous proposons des comptes ouverts aux entreprises, des forfaits, des abonnements et pour les particuliers aussi. Il existe toutes sortes de fréquences, toutes sortes de déplacements, nous sommes ouverts à tout ce qui peut satisfaire et améliorer la vie de nos passagers et de nos clients.
J’ajoute qu’ avec les TAXIS 13 chacun peut se déplacer en toute sécurité. Si l’un de nos passager oublie un objet dans l’un de nos taxi il peut être certain de le retrouver, car chaque course est enregistrée, les chauffeurs sont très corrects et ramènent immédiatement ce qui a été oublié aux bureaux des objets trouvés place des Halles et place de la République. Ils peuvent également appeler le 36 13 13.
Nous avons aussi un service quiétude qui s’adresse aux personnes âgées, que nous aidons lorsqu’elles se déplacent avec un déambulateur ou qui ont du mal à marcher. Nous les aidons à monter et à s’installer sur le lieu de leur rendez-vous en fonction de la rue ou nous sommes. Je tiens à faire pour le mieux, les chauffeurs font tout ce qu’ils peuvent faire. Il y a bien plus de choses que nous aimerions faire, mais que nous ne pouvons pas faire, suite aux dispositions qui nous sont imposées par la municipalité qui fait tout pour rendre l’accès des rues de plus en plus difficile. Les rues sont de plus en plus étroites au détriment des usagers, nous le constatons tous les jours.
En revanche, tout est fait pour faciliter la vie des cyclistes. La municipalité ne manque pas de bonnes intentions, mais elle est débordée par un programme qu’elle tente de mettre difficilement en place.
Lorsque l’on veut faciliter la vie des vélos, il est évident que l’on rétrécit les rues, et que la vie des riverains en matière d’aisance et d’espace rétrécit. Cela provoque un mécontentement des riverains que les taxis ont relevé.
Les rues étroites, les riverains énervés , les personnes âgées, les hommes d’affaires pressés, les travailleurs épuisés, les mamans et leur poussette, tout devient compliqué pour tout le monde.
Le taxi est un service particulier. La municipalité ne refuse jamais de nous recevoir. Ils acquiescent toujours à nos doléances mais cela ne suit jamais.
Dans le cadre de la nouvelle gare, nous aurons une station de 17 voitures devant la baie vitrée. La réserve de remplacement des voitures est actuellement à l’étude.
Je peux dire de cette municipalité qu’elle est véritablement à l’écoute, les différents services essayent d’aider ou d’améliorer, mais ils n’y parviennent pas car ils sont encombrés par des projets qui sont souvent incompatibles avec les réalités.
Nous, chauffeurs de taxi, nous sommes en permanence sur le terrain. Nuit et jour nous restons des observateurs infaillibles, de la circulation et des besoins du centre ville. A ce titre, nous aimerions être un peu plus écoutés. Nous sommes un facteur essentiel du « mieux être » car nous sommes tous les jours confrontés à la réalité des problèmes quotidiens, de la circulation et des besoins réels des usagers.
Le but n’est pas de dégoûter les touristes ou les hommes d’affaires, le but est de donner à ceux qui viennent à Strasbourg l’envie d’y revenir ou au moins, de faire parler de notre ville en termes élogieux. Les touristes font toujours le même constat et soulignent eux-mêmes la difficulté que nous avons parfois à les transporter d’un point à un autre. Vers la gare et les aéroports, ça bouchonne beaucoup, le plus compliqué pour eux est l’accès au marché de Noël. Une famille avec des enfants et des bagages ne peut pas accéder directement à son hôtel, nous n’avons pas le droit de rentrer au centre ville, de ce fait, nous laissons des gens livrés à eux -mêmes aux abords du centre ville.
TORCHIS- Serez-vous réélu au mois de juin ?
Hakim Kerkoub – Je ne sais pas. Dans l’ensemble ils sont contents du travail que je fournis. Mais comme partout, il y a ceux qui gangrènent les autres. De plus, personne ne voit vraiment le travail que je fourni et qui est très prenant.
Il faut garder à l’esprit que les chauffeurs sont des artisans. Je suis le président, mais je n’ai pas la même autorité qu’un PDG qui a des employés. Un Chauffeur peut refuser une course, même s’il sait qu’il est pénalisé. Mais être pénaliser n’est pas une sanction lourde. Le chauffeur reste libre de ne pas engager sa responsabilité s’il considère qu’une course peut le mettre en difficulté, comme transporter une personne malade par exemple.
TORCHIS- Quel est votre travail de président ?
Hakim Kerkoub – Je fais de la maintenance, beaucoup de relations publiques, je vais à la rencontre des clients pour leur demander ce qui va, ce qui ne va pas, ce qu’ils aimeraient améliorer, innover, retrancher, ajouter. Je reste très attentif aux différentes remarques et propositions que les uns et les autres me suggèrent. au cours de ces rencontres car elles peuvent s’avérer très judicieuses.
Nous avons mis en place un système pour les hôtels. Une page est à leur disposition afin qu’ils puissent commander les taxis selon l’emploi du temps de leurs clients. Les clients eux-mêmes peuvent commander leur taxi, c’est en quelque sorte une application qui serait le doctolib des taxis.
Je m’occupe aussi de la partie relationnelle avec les pouvoirs publics avec lesquels je veux garder des relations cordiales, avec la ville de Strasbourg, la chambre des métiers, la préfecture, le parlement européen… Dans ce domaine je veux rectifier ce qui pourrait être négatif et améliorer ce qui est déjà positif.
Nous voulons également nous rapprocher de la CTS qui fait le même travail que nous avec plus de monde.
Notre devise : « rouler ensemble » , je suis constamment en train de réfléchir pour améliorer pour rapporter du travail et du bien être. J’ai toujours le cerveau en effervescence. Je suis Président depuis 9 ans, j’ai été récompensé par la chambre des métiers, j’ai été médaillé et j’ai reçu un diplôme du meilleur chef d’entreprise.
TORCHIS – Les taxis 13 peuvent être fiers de leur président ?
Hakim Kerkoub – On peut faire mieux, croyez-moi je fais un maximum pour que le service des Taxi 13 frise l’excellence. Je le fais parce que j’aime le faire, et lorsque l’on aime ce que l’on fait, on cherche toujours à mieux le faire.
TORCHIS-Alors bonne chance pour la prochaine présidence !
