Dans un pays où la culture du compromis et de la coalition est quelque chose de quasi inconnu, envisager l’élection des députés à la proportionnelle est assurément une fausse bonne idée.
Avec actuellement trois blocs équivalents en nombre, tout le travail parlementaire est devenu très compliqué puisqu’il est pratiquement impossible de dégager une majorité comme on a pu le voir depuis la dissolution de 2024.
La proportionnelle ne ferait que complexifier encore davantage les équilibres et le vœu de dégager une majorité de gouvernement. Instaurer une prime au vainqueur pour avoir une majorité, comme c’est le cas pour les municipales, n’est pas non plus une solution compte tenu du morcellement de la vie politique française. En plus le risque est grand de dérouler le tapis rouge au RN qui arrive régulièrement en tête des scrutins nationaux.
En revanche, la mesure qui s’impose c’est de mettre fin au non cumul des mandats qui était également une fausse bonne idée. La mesure a certes permis l’émergence de nombreux nouveaux députés. Sauf que, quand on voit la distance qui s’est créée entre député et population et qu’on observe le comportement en séance ainsi que la qualité des débats et des propositions de loi, on voit clairement qu’on a tapé à côté et qu’on a fait en sorte d’envoyer au Palais Bourbon des députés de piètre niveau !
Il suffit de regarder autour de nous dans le Bas-Rhin pour se rendre compte que nous avons des députés hors sol, sans réseaux, parachutés pour certain(e)s et avec une implication sur le terrain qui laisse largement à désirer. Il est donc grand temps de revenir à des députés-maires ou sénateurs-maires ! Le cumul des indemnités est un faux débat puisqu’elles sont plafonnées. Mais au moins on retrouvera des parlementaires de bon niveau, avec de l’expérience politique et avec un lien avec le terrain.
Marc Assin