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Le Groenland aux Américains ? 

Le Président des Etats Unis laisse entendre que les Etats Unis seraient intéressés par l’acquisition du Groenland, de gré ou de force.

Ce continent, faiblement peuplé ( moins de 60.000 habitants), regorge de matières premières minérales considérables et fait partie, pour l’instant, du Danemark.

Le Danemark, l’un des plus petits pays de l’Union Européenne ( 5 millions d’habitants), est l’un des meilleurs alliés des Etats Unis. Membre fondateur de  l’OTAN, base d’espionnage de la NSA en Europe, il accueille des bases américaines, et achète systématiquement tout son matériel militaire aux Etats Unis. Le Danemark est dans la position d’un vassal soumis à son suzerain.

Au lieu de faire preuve de courage et de s’opposer à cette requête, la Première ministre danoise a proposé aux Etats Unis de coopérer davantage dans les domaines militaires et d’exploitation minière. Elle accepte par avance le fait que les habitants du Groenland puissent eux- mêmes choisir leur détachement éventuel du Danemark. Il suffit maintenant aux américains de faire miroiter une offre suffisamment généreuse pour emporter l’affaire.

Cette attitude résume parfaitement l’approche des dirigeants européens à l’égard des Etats Unis : quelle que soit la demande des Etats Unis, la réponse est servile et docile.

On l’a vérifié avec Mme Van der Leyen, le chancelier Scholz, le président Macron. Tout est fait pour satisfaire les Etats Unis et leur supplétif, l’OTAN, quels que soient les coûts et les conséquences pour la population et pour l’industrie européenne.

Mais, en retour, la soumission n’engendre que le mépris, et l’Europe ne peut espérer discuter d’égal à égal avec les Etats Unis.

D’une soumission inconditionnelle à Joe Biden, même lorsque celui-ci a fait sauter le gazoduc Nordstream, l’Europe passe à la soumission à Donald Trump.

Dans leur empressement à montrer qu’ils sont de bons alliés, ils ne font que s’affaiblir davantage et sans aucune compensation.

L’Europe, en participant activement au démantèlement des protections qui pouvaient la protéger de puissances plus fortes, n’a plus l’autorité morale pour participer à une négociation de paix au sujet de l’Ukraine ou aux rapports de forces qui s’instaureront entre les Etats Unis, la Chine et la Russie.

Dans son livre “Mémoricide”, Philippe de Villiers pose la véritable question : l’Europe est- elle sortie de l’histoire ?

« Depuis que la politique des sanctions à l’encontre de la Russie a vu le jour, l’Europe achète le pétrole et le gaz à l’Amérique qui fait ses choux gras de la conversion des flux interrompus avec la Russie.

Nous sommes devenus le seul espace au monde qui ne sait plus d’où il vient, qui ne croit plus en lui- même. »

L’ Europe est en train de sortir de l’histoire.

La France, comme les autres pays européens, est devenue une « puissance supplétive », qui complète les autres; elle vient en appui. Elle n’ a plus de diplomatie propre. Aujourd’ hui, la France est devenue, dans une Europe,  “ventre mou du monde, ventre mou de l’Europe ».

Sous le coup d’une mesure disciplinaire pour déficit excessif, elle est le mauvais élève de l’Europe.

La Chine et les Etats Unis développent une politique commerciale qui repose sur deux principes : 

1- pour leur compte : ils jouent la carte d’un néo- protectionnisme

2- pour l’Europe : ils préconisent le libre-échange et une ouverture généralisée.

L’Europe-puissance est morte avant d’avoir existée.

Chanoine

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