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Troc mode, une famille en or 

C’est la rencontre d’une paire de bottes Chanel et d’une d’une famille Alsacienne. 

Séléna, une  jolie blonde aux cheveux courts en jupe Issey Miyake, nous raconte son  premier face à face avec une paire de bottes Chanel repérées chez Carine la propriétaire de la boutique Troc Mode de Luxe femmes 38, rue du Jeu des Enfants-   à Strasbourg.

Séléna –“ C’est en rentrant dans la boutique en quête des bottes que l’aventure a commencé. J’avais 19 ans et un début d’expérience d’influenceuse.

En voyant la photo des bottes, Carine, la propriétaire de la boutique Troc Mode, me propose de faire quelques photos. Très satisfaite du résultat, elle me propose de continuer, et sous son assistance, j’ai shooté et publié sur les réseaux sociaux, toutes les pièces du magasin durant une année. 

Au bout de cette année, Carine me confie qu’elle est fatiguée, qu’elle n’a plus envie de continuer après tant d’années de travail, et qu’elle voudrait cesser son activité. Forte de cette information j’en parle immédiatement à ma mère. 

Le Torchis- Nadia, que faites vous de  l’information que votre fille vous apporte?

Nadia –  “Nous avons immédiatement  repris l’activité de Carine qui marchait très bien. Nous avons gardé le nom de la boutique Troc Mode, le stock, la structure, les fichiers des déposantes … Après l’ achat du fond de commerce, Carine n’avait qu’à nous remettre les clés. Cette transaction  était une opportunité inattendue. Je voulais depuis longtemps  acheter un fond et créer une boutique de seconde main. J’ai failli le faire juste avant la Covid19. Je pensais même commencer à travailler en constituant le stock avec mes propres pièces. J’ai eu de la chance , le ciel m’a épargnée, le hasard a bien fait les choses, il a voulu que Carine vende son affaire au moment où Selena et moi même étions prêtes. 

Nous  avons gardé 70% de ses clientes et de ses déposantes et en trois ans nous avons augmenté de 2000, le nombre de déposants. Nous avons développé une clientèle plus jeune et mixte.” 

Sonia c’est la force tranquille, le cerveau, elle sait de quoi elle parle. A un âge où les français veulent s’arrêter de travailler, Sonia reprend les rênes d’une affaire qu’elle mène avec ses enfants d’une main de maître. Elles sont comme ça les femmes d’Alsace courageuses et déterminées. 

Nadia – “Nous sommes plutôt exigeantes. Nous ne prenons que les collections  des deux ou trois années précédentes. Nous vendons à priori ce qui correspond à la demande de nos clientes. Les prix vont de  45 euros à 12000 car nous avons un stock important de sacs Hermès.  Nous vendons des accessoires de luxe, comme  des bijoux, lunettes, foulards, ceintures,  petite maroquinerie, chaussures et bien entendu les vêtements qui représentent  le plus important de notre stock. 

Les gens viennent chez nous pour y trouver ce pourquoi nous existons, c’est-à- dire du moyen luxe au luxe haut de gamme. Les pièces que nous choisissons sont des pièces que l’on trouve rarement. 

Je suis une spécialiste du vintage de luxe qui se vend très bien. Si vous cherchez à Strasbourg un sac Chanel, vous ne le trouverez que chez nous. Grâce à  Séléna qui sait utiliser les réseaux sociaux, nous avons très rapidement progressé.”

Séléna – “Nous avons observé que les hommes qui accompagnent  leurs épouses  demandent toujours si nous avons des articles pour hommes. Cela nous a interpellées et nous avons cherché un local pendant plus d’une année. Il faut croire que le hasard qui avait déjà bien fait les choses était encore avec nous, comme par hasard, un local s’est libéré dans la même rue que nous à deux pas de Troc Mode. J’ai immédiatement informé mon compagnon qui travaillait en Asie.” 

Le compagnon c’est Brandon. Il a un look d’enfer, il se présente comme un samouraï dans une tenue asiatique. 

Brandon – “J’adore la mode asiatique, je travaillais à Hong-Kong comme DJ en musique électronique.  Avec Selena et Nadia, nous avons réfléchi au projet d’une boutique de seconde main pour homme pendant un an. J’en rêvais aussi car j’ai bossé dans la mode pendant plus de 10 ans. C’est une passion que je partage avec Selena, ma compagne et ma belle-mère Nadia. Nous sommes  ouverts depuis 5 mois, au 46 rue du jeux des enfants. 

J’ai commencé par faire de tout, des accessoires, des costumes, un style plutôt classique. Mais nous avons rapidement constaté que notre clientèle est plutôt jeune et que les costumes ne sont pas du tout dans l’air du temps. On ne peut pas comparer l’homme à la femme.

Dans la boutique Truc et Troc pour homme, nous faisons exclusivement du haut de gamme. Nous avons tenté l’expérience du moyen gamme au début,  mais cela ne répondait pas du tout à la demande. J’ai sondé chaque client qui entrait dans la boutique, les hommes viennent davantage pour faire une bonne affaire contrairement aux femmes qui  craquent pour un coup de cœur. Ils aiment les marques comme PRADA GUCCI BURBERRY, PAUL SMITH. 

Nous sommes les premiers en Alsace à développer le concept d’une  boutique de seconde main pour homme. Nous répondons à une forte demande qui correspond aux besoins des consommateurs de plus en plus nombreux vu les nouvelles exigences du marché du prêt à porter. Les gens consomment d’une façon différente. Ils n’ont plus envie d’acheter des produits de mauvaise qualité. Un manteau qui coûte 169 euros va durer une saison, alors que nous vendons des manteaux en cachemire que l’on peut garder une vie pour un premier prix de 338 euros.  

J’ai innové avec les designers japonais qui sont de plus en plus prisés par les hommes en France. Je présente de plus en plus des pièces uniques recherchées par la clientèle. Nous avons été très surpris du retour des dépôts  en trois mois à peine. La sélection est aussi un facteur essentiel de la vente.” 

Torchis – Vous semblez pleinement satisfaits les uns et les autres de vos nouvelles activités. 

Nadia – “C’est un bonheur au quotidien, c’est une activité qui correspond à notre passion commune. Ce n’était pas évident de travailler tous ensemble mère -fille -gendre. Nous avons la chance  de nous entendre parfaitement et de partager la même passion.”

Le Torchis

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