À la fête de l’Huma, Ruffin hué et Villepin acclamé. On aura vraiment tout vu en 2024 et l’année n’est pas terminée…
Curieuse manie tout de même que celle de certains thuriféraires du conservatisme qui se transforment du jour au lendemain en quasi zadistes. Quand on dit que la politique mène à tout, c’est peu dire et c’est sans doute parce qu’ils estiment qu’elle ne les a menés à rien, c’est-à-dire qu’elle ne leur a pas donné ce qu’ils voulaient, que ces individus ont décidé de virer leur cuti. Souvenons-nous de monsieur Toubon et de ses prises de position gauchistes et hors sol (pléonasme), tellement insincères qu’elles en sont outrancières, notamment lorsqu’il a défilé contre la loi immigration qui, selon lui, allait à l’encontre de certains principes constitutionnels.
Dominique, lui, a cru qu’en sortant de l’onde, torse nu, glaive à la main pour ferrailler avec Sarko, il convaincrait pour toujours la ménagère française et qu’en théâtralisant un discours à l’ONU, les cimes de l’Etat lui étaient définitivement acquises ; mais Villepin s’est toujours trompé sur tout, y compris sur lui-même.
«Donner sa chance» à Mélenchon ! Il n’y a qu’une vile pintade pour oser des choses pareilles ; mais, au fond, fallait-il s’attendre à autre chose de la part de l’expert en dissolutions ratées, grand maître dans l’art de faire descendre le peuple dans la rue ? En mal de lumière, le matamore de la politique, auquel ne manque plus que le keffieh, se dit qu’il y a peut-être une place à prendre et un coup à jouer à gauche, qu’il pourra se glisser entre les deux épouvantails Hollande et Méluche… Mitterrand a bien réussi à faire croire qu’il était de gauche, alors pourquoi pas lui ?
«Le drame de Gaza, dans la représentation, et qui aggrave encore plus la frustration d’un certain nombre de peuples du Sud Global, c’est l’invisibilisation de la mort à Gaza, c’est le silence de la mort à Gaza», dénonce le Grand Humaniste. Sur son cheval blanc, il invoque « une certaine idée de la France », une idée qui prend tellement de place dans sa tête qu’il n’en avait plus pour le 7 octobre (il s’en est souvenu un peu plus tard, sur une radio), les pluies de roquettes quotidiennes, les otages, la complicité active des gazaouis, le détournement de l’aide internationale par le Hamas, les QG des terroristes établis dans les hôpitaux et les écoles, etc…
Comme l’a bien dit Mohamed Sifaoui, les Palestiniens sont représentés par une organisation terroriste à visée totalitaire et Israël est une démocratie, dont les dirigeants sont élus démocratiquement. Ceux qui répondent, comme Villepin, que le Hamas a aussi été élu démocratiquement, se foutent allègrement de nous. Garder le pouvoir par la force n’a rien de démocratique. Une « certaine idée de la France » qui oublie le combat des iraniennes et le calvaire des afghanes, qui abandonne le Soudan, qui se contrefout des Ouïghours, toutes ces bricoles dont Dominique n’en a que faire, car le Qatar ne le paie pas pour ça.
On n’a pas davantage entendu l’ex-ministre des Affaires Etrangères à propos du Venezuela, ni des élections algériennes, ni du massacre des Arméniens… L’épaisseur des chèques brouille un peu sa vue…
Dominique Galouzeau de Villepin, ou l’art de faire de ses intérêts des convictions.
O.T.