Ils appellent cela l’amour
Je trouve ce mot trop petit,
Quand on peut le tendre, à l’infini.
Quand tu sens, quand tu sais, quand ça t’agace, quand tu vois bien que l’autre, jamais, ne te devient étranger, malgré les fossés, les années, malgré les silences, les absences, malgré la colère, avec ou sans lumière, malgré les amertumes, les vagues et puis l’écume, malgré les remords, les quais et les ports, malgré le temps qui t’effrite, la cabane du pêcheur ou sa guérite, malgré les murs qui se dressent ou s’écroulent, malgré les autres, malgré tous les autres, malgré les efforts, la vie, formidable, et puis la mort ….
Et même quand l’amour ne t’a pas embrassé, depuis longtemps, longtemps, tu sais bien qu’il y a, quelque part par ici, ou par là, un puits, un puits où les jeunes bergers et les jeunes filles vont s’abreuver, pour trouver le soleil, celui que tout le monde veut trouver, le miel, un puits inépuisable, où même ceux qui ont déjà marché, sur les routes cimentées du temps passé, rêvent encore d’aller s’abreuver.
Ce puits sans fond où danse l’eau que l’on boit avant de ne plus oublier, jamais, notre bien-aimé ….
Martine Benz