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Si j’étais présidente 🎶

Désolée, je fais référence à une vieille chanson ringarde, mais j’ai souvent cet air en tête en ce moment. Il me semble que, si j’étais présidente, ça m’amuserait beaucoup de regarder mon peuple se pouiller sur des polémiques débiles. Ce grand peuple, brillant et idiot, drôle et querelleur, qui démarre au quart de tour pour peu qu’on lui lance un os à ronger. Et des os, ça tombe bien, on en a des tas. Un par mois en moyenne. On a du stock. Un vrai cimetière des éléphants. 

Alors je ferais donner, de temps en temps, de grandes soirées, lors desquelles seraient invités, selon l’humeur, Bilal Hassani, Karim Benzema, Didier Raoult, Maitre Gim’s, Juliette Armanet, Michel Sardou, Jean Dujardin, Justine Triet, Darmanin, Depardieu, Sylvain Tesson, Miss France, Guillaume Meurice, les enfants d’ Alain Delon, les punaises de lit, Fabien Galthié et la sœur de Dupond de Ligonnès. Cyril Hanouna serait une sorte d’invité permanent, il aurait son rond de serviette, juste à côté de ceux d’Elise Lucet et de Léa Salamé. 

On y parlerait Chloroquine et chocolatine. 

On se demanderait si la culture française existe, si elle est vraiment composée de gaulois réfractaires, de gens qui ne sont rien ou de gens qui n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du travail. 

On se disputerait à propos du drapeau européen sous l’arc de triomphe, on s’étriperait sur l’affiche des JO, on causerait uniforme à l’école et Vincent Bolloré ; et comme on n’est pas chauvins, on donnerait aussi notre avis sur les photos retouchées de Kate Middleton et la prostate de Charles III. 

Non, vraiment, ce serait de chouettes réceptions. 

Bien sûr, comme souvent dans ces grandes sauteries, difficile d’échapper aux excités qui n’ont pas de cartons d’invitations et qui viennent juste chercher la bagarre en brandissant banderoles et slogans dégueulasses. On peut s’interroger sur la compétence ou la complaisance du service d’ordre, sans jeter l’opprobre sur l’ensemble des convives. 

Convives qui, de toute façon, continueront quoi qu’il arrive à se traiter de Woke, de réac, de dégénéré, de facho, d’islamogaucho, de boomer, dans une ambiance bonne enfant. 

A un moment de la soirée, il faut toujours une petite animation. Alors, on organiserait un combat sur le ring entre Amélie Oudéa-Castera et Gérard Larcher puisque ses deux figures politiques ont jugé pertinent de s’exprimer sur le sujet sensible du moment : La chanteuse Aya Nakamura. (Rassurez-vous, ce serait un combat équilibré, Amélie est une ancienne sportive et Gérard serait en pleine hypoglycémie). On mettrait « Oh djadja » en fond sonore pour ambiancer la salle, et le perdant se ferait photographier « en catchana ». (Ne me remerciez pas pour les images mentales). 

Et puis, bien sûr, à la fin, on ferait un grand banquet, la moitié de la tablée invoquerait De Gaulle et la France éternelle, pendant que l’autre moitié traiterait ses contradicteurs de racistes et de suppôts de l’extrême-droite. 

Ce serait très sympa.  

Et moi, présidente, je regarderais tout ça, avec un petit sourire… Je me dirais que, pendant que les gens se jettent sur ces polémiques, ils ne me demandent pas de comptes, ils ne parlent pas des choses graves, ne s’inquiètent ni de la misère ni de la guerre à nos portes. 

Non, vraiment, je vous le dis, il ne vaudrait mieux pas que je sois présidente, ce serait vraiment n’importe quoi !  

Nathalie Bianco

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