Je ne crois pas à l’amour raisonné qui naît, lentement.
A la beauté que l’on finit par observer, attentivement.
A l’intérêt de faire sa cour, fardé, vêtu de beaux atours.
Je ne crois pas au sentiment qui s’éveille et se découvre, après vingt ans.
Je ne crois pas à l’amitié qui s’émerveille de devenir communauté.
Je ne crois pas à la sagesse des cœurs lents qui font l’aumône de leurs élans.
Je ne crois pas à l’évolution de l’émotion.
Je crois à l’appel violent des âmes.
A l’instinct.
A l’intuition qui hurle sa passion.
Aux regards aimantés, troublés.
Au bouleversement.
A l’inutilité des mots.
Je crois à la perturbation de l’esprit et des sens.
Je crois au vertige de l’envie.
Je crois à l’obsession.
A l’oppression du sentiment.
Au débordement.
A l’effarement.
A la stupeur.
A la splendeur.
Je crois à la révolution. Union.
Aux peaux qui se blessent et se caressent.
A la déchirure.
©️ Martine Benz