C’était un peu le souk dans mon cerveau, un peu comme quand tu descends au cagibi et que tu te retrouves face à tous tes vieux cartons, au même moment. Tu as les cartons de toutes les époques qui s’emmêlent, et tu ne sais plus si tu as envie de rire ou de pleurer, si tu es nostalgique ou fanatique de l’avenir, si tu aimes le monde entier ou si tu as envie de t’enfermer seule dans ta chambre et de bouder. De te bouder.
Le souk des émotions. Le mélange des couleurs et des odeurs. Toutes les amours qui te remontent. Et puis, la solitude.
J’ai juste pensé à lui. Lui à qui je ne parlais plus. Lui qui était là, à deux pas, à des kilomètres pourtant de moi.
J’ai juste pensé à lui. Tu sais, comme on se raccroche à la branche la plus proche de peur d’être emportée au large.
L’immensité de la mer, on préfère tous éviter. Même avec un scaphandrier. Merci, je m’en passerais ….
J’ai pensé à ses yeux noirs. J’ai pensé que l’amour, l’amour, peu importe qu’il soit vrai ou qu’on l’ait inventé, peu importe qu’on le vive ou qu’on l’ait imaginé, c’est toujours cette branche un peu plus longue qui te permet de ne pas t’en aller ….
Je suis remontée.
©️ Martine Benz
