On sait que pour notre barde du Torchis, la forêt et les arbres restent les éléments essentiels de la vie du barde. Mais pour cette rentrée 2023, le barde a décidé de traiter la rubrique “Bien être”, par le biais de rencontres et d’approches diverses sur la gestion de soi.
‘’Notre étoile est un objet physique incroyablement subtil ! ».
A partir de cette métaphore, notre barde part à la quête des étoiles du bien-être par les chemins ou les sentiers de notre magnifique région Alsace.
Le soleil est un astre puissant, essentiel et intriguant. Depuis des millénaires, l’homme lui voue une forme d’allégeance particulière. Tous les êtres vivants, végétaux, animaux et humains, ont toujours eu une relation de cause à effet avec le soleil. L’être humain a une attirance qui oscille entre adoration et fascination pour cet astre.
Selon l’astrologue Chantal W : « le soleil serait l’image du père comme la lune est l’image de la mère. Dans des temps anciens, l’adoration de cet astre a été au cœur de nombreux cultes qui vénéraient sa puissance.
Mais depuis l’horloge mécanique a sonné le déclin du temps solaire. Longtemps les sociétés humaines ont calé leur existence sur la course du soleil. Jusqu’à ce que le temps soit divisé en heures, minutes, secondes … Depuis le gnomon aux cadrans solaires, les horloges aux montres, l’homme a toujours cherché à savoir comment s’écoule la notion du temps entre le jour et la nuit ».
Le barde : L’astrologie doit-elle au soleil tout ce qu’elle est ?
Chantal W – Les luminaires, le soleil et la lune sont importants en astrologie. Ils représentent des éléments de nos personnalités. Le soleil est notre rayonnement et la lune notre sensibilité. Bien sûr bien d’autres éléments ont leur importance, mais l’histoire s’écrit souvent en termes économiques, politiques, militaires … On oublie un facteur essentiel, le climat.
Observons les plus grandes civilisations : de Sumer à l’Empire Aztèque, Égyptiens, Celtes, en passant par Rome, la Chine et l’Inde, elles sont toutes situées dans des zones ensoleillées et fertiles ; l’eau étant l’autre élément primordial de la vie.
Le barde – Mais le soleil n’est-il pas la condition unique ?
Chantal W – Bien sûr que non, le soleil est un facteur de vie, comme l’eau. Ils sont indissociables pour la postérité des êtres vivants et essentiels pour la santé mentale et physique des hommes. Les grands empires fondés sur l’agriculture, ne l’oublions pas, sont parvenus à un niveau de sophistication technique leur permettant de capter au mieux l’énergie du soleil. Aujourd’hui, dans la mutation de nos énergies fossiles vers des énergies renouvelables, le soleil devient un vecteur de toutes les recherches pour utiliser cette énergie sans limite et écologique pour notre planète la terre.
Le barde – Est-ce dans ces lieux privilégiés que sont apparus les premiers cultes solaires ?
Chantal W- Le soleil est une divinité dès le néolithique. La naissance de l’agriculture est concomitante d’un changement de la relation au monde. Les peuples chasseurs-cueilleurs, ont un rapport horizontal à la nature. Chaque élément, animal, plante, objet inanimé roches montagnes, peut-être investi de la divinité.
Tout change avec l’agriculture, la nature désormais domestiquée n’est plus égale mais objet que l’on domine. Le rapport devient vertical … On va se tourner vers les astres et parmi eux le plus évident : le soleil.
Le barde – D’où l’adoration pour les cultures ?
Chantal W – Oui et non, ce n’est pas si simple. Tout le monde sait l’importance de la photosynthèse qui régit la vie des végétaux et aussi celle des hommes, sans soleil et sans eau pas de chaîne alimentaire ; algues, mousses, insectes, herbivore, carnassiers, c’est le cycle d’un écosystème dont la nature a toujours su réguler parfaitement les équilibres. Sans l’incidence de l’humain qui est le plus grand prédateur de notre environnement, bien des désastres ont été évités. Mais l’histoire de notre planète s’inscrit avec un élément : l’homme.
Évidemment, c’est probablement la première fonction du culte du soleil, tout le monde sait l’importance de cet astre pour garantir de bonnes récoltes. On se tourne vers le soleil comme vers une source de la vie, dans une sorte de rapport usuraire à la divinité.
Le barde – Comment s’est opérée la substitution entre le temps mécanique et le temps plus ancien ?
Chantal W- Les deux temporalités ont cohabité au moins jusqu’au XVIII siècle. Rappelons-nous que Jean Jacques Rousseau se vantait de s’être débarrassé de sa montre ! Il faut dire qu’une invention technique telle l’horloge change radicalement la vie. On passe d’un système ordinal à une mécanique du temps. On regarde le soleil pour estimer l’heure, selon sa position dans le ciel, à regarder une horloge ou une montre à gousset partageant des heures en 60 minutes en secondes, identiques toute l’année, c’est mécanique et plus instinctif. On bascule dans un rapport inédit de précision au temps orchestré par un objet et non par l’observation de la nature.
Le barde – Qu’elles sont les conséquences ?
Chantal W – « Nous nous sommes plus que jamais déconnectés du soleil donc de la nature. La révolution industrielle ne fut que le prolongement d’un mouvement initié avec le temps marchand. Et cela ne s’est pas arrangé. Le système économique a inventé une nouvelle temporalité qui érige la disponibilité absolue en vertu cardinale. Tout doit fonctionner en même temps ».
Le barde – Quel est le résultat et votre conclusion ?
Chantal W « Une conclusion plutôt stressante bâtie sur un travail, épuisant, effectué sans tenir compte de l’environnement. Hors sol, avec bien entendu des risques pour la santé. Il faudrait absolument revenir à un temps plus naturel. Et admirer le soleil selon ces cycles avec précaution ».
Entretien Juillet 2023 – Mulhouse – Chantal-W et le barde du Torchis. Le soleil.
