Le chancelier allemand, Olaf Scholz, fait une visite- éclair à Pékin, en compagnie de chefs d’entreprises allemands. Il vient de comprendre que calquer son attitude sur les sanctions que les Etats Unis infligent à la Russie a été une absurdité.
Sans énergie russe, ses principales usines tourneront au ralenti, ou s’arrêteront et se délocaliseront hors d’Europe, dans des pays où le prix de l’ énergie est stabilisé.
Emmanuel Macron avait proposé de l’accompagner, mais Scholz a refusé catégoriquement : sa priorité c’ est de sauver l’industrie allemande, au diable la France et les autres pays européens.
La guerre que mènent les Etats Unis, sous couvert de l’OTAN, à la Russie par procuration ( de l’ Ukraine) n ‘est qu’une répétition de l’inévitable confrontation qui adviendra entre les Etats Unis et la Chine, sur la question de Taïwan.
Dans cette lutte de titans, l’Allemagne joue un rôle central, non seulement en occupant le terrain très instable au mieu de l’Europe, mais en étant également la seule puissance économique du continent européen apte à devenir une superpuissance.
L’inquiétude des Etats-Unis se fait entendre : Scholz ne va- t- il pas contrecarrer le dessein géopolitique des Etats Unis, qui visent à préserver l’unité de l’Europe en cas de guerre avec la Chine ?
Refaire à la Chine le coup de l’Ukraine constitue la clé de la perpétuation de l’hégémonie mondiale des Etats Unis.
Et saisir les capitaux chinois dans le monde, tout comme les capitaux russes ont été saisis, va de pair.
Par les sanctions infligées à la Russie, l’Allemagne a été durement touchée, guettant le spectre de l’effondrement de secteurs entiers de son industrie, et craignant chômage, troubles sociaux, et politiques.
De plus, le sabotage des pipelines » nord stream » exclut une relance énergétique entre l’Allemagne et la Russie.
La seule option qui reste à l’Allemagne, c’ est de tendre la main à la Chine, dans une recherche désespérée pour relancer son économie. La mission de Scholz visait principalement la relocalisation en Chine des unités de production de BASF, la plus grande multinationale de chimie européenne.
Scholz aura- t- il la capacité de résister à la pression américaine, qui ne raisonne qu’en fonction des intérêts américains?
L’avenir nous dira très vite si il a l’ étoffe de Willy Brandt qui s’était opposé aux Etats Unis en autorisant la construction du premier pipeline nord stream, de Helmut Schmidt qui avait saisi le moment opportun pour normaliser ses relations avec la Chine, ou de Gerhard Schroeder qui avait approfondi les relations de l’Allemagne avec la Russie.
Copernic