N’étant pas matheux, j’avais depuis longtemps rangé au rayon des souvenirs le mot vectoriel. Il réapparaissait de temps en temps, au hasard d’émissions de radio un peu culturelles sans que j’en comprenne réellement le sens profond. Et tout soudain, le vecteur nouveau a déboulé dans mon paysage, presque en même temps que le beaujolais du même qualificatif, vers la mi-novembre.
En effet, à l’occasion d’un conseil municipal de Strasbourg, un point qui aurait dû nous éclairer sur la façon d’exterminer les rats de la ville, après une étude de six mois menée par des experts, nous a été présenté comme un « plan de lutte anti-vectorielle ». En quoi consiste ce plan échafaudé de main de maître par des experts ès-rats ? Eh bien, tout simplement, à mettre en avant la nécessité de veiller à la propreté des poubelles pour freiner la propagation des rats.
Bravo, le bon sens en est incontestablement sorti gagnant. Quand je pense que mon grand-père, expert en rien, me disait : « Ne laisse pas traîner les poubelles, ça va faire venir les rats » !
Splendeur du XXIe siècle, le vectorialisme ambiant va-t-il nous sauver ? Deux mois après avoir sagement décidé la mise en place de la lutte anti-vectorielle, force est de constater que nos amis les rats sont bien présents sur les berges de l’ll, certains déposant même leur masque à l’heure du déjeuner dominical.
Alan Pe