Mais qu’est-ce qu’il a dit le président ? Rien. Lors d’une précédente allocution, celle du quoi qu’il en coûte hasardeux, il disait : je sais que « la violence est partout », super rassurés les Français ! Puis un p’tit coup de baratin autour de la Covid-19 qui fait toujours marcher la planète au rythme de ses petits variants. Et ? Et rien.
Les violons de son coeur
Le revoilà qui apparaît qui disparaît…Loup y es-tu ? M’entends-tu ? Loup y es-tu? Que fais-tu ? « Je cherche mon amour ». Lors de son intervention du 15 décembre, notre président nous informe qu’il a trouvé l’amour, et il amorce la mélodie des violons de son cœur ! « J’ai appris à vous aimer », dit-il sur ce ton qui lui est désormais familier, trémolos dans la voix, silences, aigus, basses. Un discours plus proche d’une oraison funèbre que d’une déclaration d’amour.
Il y en a qui se mettent du Wagner pour déclarer à la France leur amour, Emmanuel, lui, aurait dû faire son oraison au son de la Pathétique de Tchaïkovski. Je me permets de l’appeler Emmanuel, maintenant qu’il nous a avoué son presque amour, mais comme je ne suis pas au Vatican, je ne le tutoierai pas. Au Torchis, on a le sens de la bienséance.
Je vous ai compris !
Le revoilà dans son habit d’enfant de cœur, oui de cœur, qui nous clame son amour. « Les Français déjà se forgent une félicité qui les fait mourir de plaisir »*. Éclats de rire dans les chaumières, stupéfaction, drelins de téléphones, commentaires caustiques, comiques, parfois très rudes.
Heu … Non mais sérieux, il nous aime ou il ne nous aime pas ? Cinq ans pour apprendre à aimer une femme, c’est beaucoup non ? Il y en a qui disent j’aime la France, ça au moins c’est clair, Emmanuel, lui, il plagie l’autre, le Wagnérien, il nous dit « j’ai appris à vous aimer » malgré les embûches de la Covid, des gilets jaunes, des antivax.
Vous avez été si sages, si obéissants, si soumis. Moi, Jupiter, j’ai partagé la galère avec vous, je vous ai compris ! Ah ! si seulement il avait dit « Je vous ai compris » au lieu de pleurnicher, il aurait été magnanime, grandiloquent. Mais, ce timoré « j’ai appris à vous aimer », c’est pas un peu cucul la praline?
De grâce, une seconde chance
Voilà une déclaration qui vaut son pesant d’or en matière de stratégie. Notre Roméo se présente comme un amoureux penaud pour demander à la femme qu’il a trahie une seconde chance, une grâce, le pardon de son inconduite. Il avoue qu’il s’est mal tenu, qu’il a négligé, trompé son amour, nous, la France, la République, qu’importe. Le voilà à genoux pour se faire pardonner.
« Je t’offrirai des perles de pluie … ne me quitte pas, ne me quitte pas », voilà qui est digne de l’émission C’est la vérité qui compte au plus haut niveau de l’Etat. Nous sommes en direct face à un dragueur de supermarché, qui quémande un second fauteuil présidentiel, après nous avoir brisé le cœur. Un second mandat en échange d’un véritable amour pour les cinq années à venir. Faux-cul et désespéré à l’idée de se retrouver sans siège et sans amour.
Séraphine
* « Le loup et le chien » (de La Fontaine)