Le mot de la semaine : Campagne

Vu que celle de la présidentielle de 2022 est lancée avec la vigueur d’un discobole aux Jeux Olympiques, le mot de la semaine est naturellement « campagne ».

Selon la plupart des dictionnaires, la campagne, c’est ce truc vert où paissent les bovins au-delà de la banlieue; C’est là où on se salit les godasses quand par malheur et pour faire plaisir à sa copine, on va s’y promener un dimanche pluvieux. Si j’en crois les infos télé, cet endroit où poussent les légumes, les fruits, les animaux, les paysans et les tracteurs. Certains aiment, mais, pour moi, ça reste un mystère.

Chez les militaires, les publicitaires et les conseillers politiques, la campagne,  c’est une suite de manœuvres plus ou moins stratégiques et tactiques afin, selon les cas, d’éclater violemment ses adversaires, faire acheter des frigos à des Esquimaux ou encore remporter l’adhésion des foules. Parfois, la campagne prend place dans la campagne, ce qui ouvre des abîmes de réflexion, surtout si la campagne qui a lieu dans la campagne parle de la campagne. Sauf pour les militaires qui parlent peu et bombardent beaucoup.

On pourrait espérer, du moins si l’on s’intéresse à la version politique de la chose, que les candidats ne soient « qu’en pagne », dépourvus de tous les artifices et de toutes les postures, dans la vérité simple de leurs propositions. Mais franchement, qui ferait confiance à un olibrius ou à une rigolote qui viendrait nous vendre sa soupe idéologique seulement vêtue d’une bande de tissus ou d’un régime de banane. Tout le monde n’est pas Joséphine Baker, enfin, voyons.

Pour finir, si l’on est méchant comme moi et que l’on tord un tantinet les mots pour le plaisir, on peut entendre là où « campe Anne », comme si l’on se disait que la candidate du Parti Socialiste a planté sa tente dans un coin perdu de l’appétence des citoyens pour sa candidature. Elle a beau vouloir sortir avec courage et abnégation cette formation politique du service de soins palliatifs où il végète depuis 5 ans, je crains pour elle qu’elle ne finisse par connaître une cuisante défaite. 

Tiberius Keurk

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